Hugoa 19 ans. Étudiant en prĂ©pa Ă  Strasbourg, il a grandi Ă  Dolaincourt, oĂč sa famille s’est Ă©tablie depuis qu’il a 2 ans. Ce fils de parents français n’en est pas moins amĂ©ricain. Demain, dĂšs l’aube, Ă  l’heure oĂč blanchit la campagne
 »Ces mots rĂ©sonnent dans la tĂȘte de surement beaucoup d’entre nous. Il s’agit en effet du premier vers d’un des poĂšmes les plus cĂ©lĂšbres de Victor Hugo, paru dans son recueil Les Contemplations. Et ce sont les livres I Ă  IV de ce recueil que nous allons traiter aujourd’hui avec vous, Ă©lĂšves de premiĂšre, pour vous prĂ©parer au mieux Ă  l’oral de français approchant ! L’auteur Victor Hugo est nĂ© en 1802 Ă  Besançon et mort en 1885 Ă  Paris. Probablement une figure des plus cĂ©lĂšbre de la littĂ©rature française, il s’est illustrĂ© dans le roman, la poĂ©sie et le théùtre. C’est vers l’ñge de 16 ans qu’il Ă©crit ses premiers poĂšmes. Alors que ses premiers romans commencent Ă  ĂȘtre publiĂ©s, il Ă©pouse Ă  l’ñge de 20 ans AdĂšle Foucher, avec qui il a 5 enfants. En 1843, sa premiĂšre fille LĂ©opoldine, 19 ans, se noie dans la Seine. Ce tragique Ă©vĂ©nement bouleverse l’écrivain et influencera considĂ©rablement son Ɠuvre. Il rĂ©volutionne les genres, ce qui fait de lui un reprĂ©sentant incontestable du romantisme français, mouvement opposĂ© au rĂšgles du classicisme, Ă  la raison des LumiĂšres et caractĂ©risĂ© par l’expression des sentiments. EngagĂ© en politique, il s’oppose Ă  NapolĂ©on III pour son coup d’État et sa prise des pleins pouvoirs en 1851. Jusqu’à la proclamation de la TroisiĂšme RĂ©publique en 1870, il est exilĂ© en Belgique, Ă  Jersey puis Ă  Guernesey, oĂč il Ă©crit beaucoup. De retour en France, il est successivement dĂ©putĂ© puis sĂ©nateur de la Seine et dĂ©fend les droits sociaux des français, s’orientant Ă  gauche du paysage politique. Entre autres, il se prononce en faveur de la paix, contre la peine de de mort et dĂ©nonce les privilĂšges du clergĂ©. Son engagement contre la misĂšre se retrouve dans de nombreux romans Ă  succĂšs de l’écrivain, notamment Les MisĂ©rables. L’Ɠuvre Les Contemplations, publiĂ©es en 1856, relĂšvent du passĂ© de Victor Hugo et forment ainsi une autobiographie poĂ©tique. Le recueil, composĂ© de six livres, est divisĂ© en deux parties Autrefois » livres I Ă  III et Aujourd’hui » livres IV Ă  VI. Autrefois » tĂ©moigne de la vie de l’auteur avant l’évĂ©nement tragique de la mort de sa fille LĂ©opoldine. Chaque livre du recueil regroupe des poĂšmes par sujet. Aurore, le livre I, Ă©voque la jeunesse de Victor Hugo, notamment le collĂšge, ses premiers amours, ses premiĂšres expĂ©riences de poĂšte et Ă©crivain, et son rapport Ă  la nature. Le deuxiĂšme livre, L’ñme en fleur, traite de l’amour sous toute ses formes les premiers Ă©mois, les tourments, la jalousie, etc.. Il est inspirĂ© de son expĂ©rience avec sa maĂźtresse, Juliette Drouet. Le livre III, Les luttes et les rĂȘves, reprĂ©sente l’engagement social d’Hugo contre la misĂšre et l’inĂ©galitĂ©. Enfin, le quatriĂšme livre, Pauca meae, marque l’ouverture d’une nouvelle page dans la vie de l’auteur, commençant avec la mort de sa fille. Les deux livres suivants non Ă©tudiĂ©s pour le baccalaurĂ©at Ă©voquent respectivement le retour de la joie de vivre Ă  travers la mĂ©ditation pour l’écrivain, puis le surnaturel et l’illusion. A l’issue de ses deux parties, le recueil s’achĂšve par un long poĂšme Ă©pilogue, A celle qui est restĂ©e en France, qui constitue un dernier hommage Ă  sa fille disparue. A lire aussi Comprendre les Lettres Persanes de Montesquieu en 5 minutes Ce qu’il faut retenir Hugo utilise dans sa poĂ©sie un style lyrique, caractĂ©risĂ© par une expression sans retenue des sentiments Ă  travers par exemple des exclamations, des figures de styles, des mĂ©taphores. Le lyrisme est un style trĂšs liĂ© au mouvement romantique. Les thĂšmes Ă©voquĂ©s dans Les Contemplations sont nombreux. L’amour occupe une premiĂšre place importante. Hugo dĂ©crit d’un cĂŽtĂ© le souvenir de l’amour familial, d’une famille unie et heureuse. D’un autre cĂŽtĂ©, il dresse le portrait de l’amour sentimental et exaltant portĂ© Ă  une femme, faisant rĂ©fĂ©rence aux premiers Ă©mois de sa jeunesse, par exemple dans le poĂšme Lise. La nature est directement liĂ© Ă  l’amour dans le recueil. Hugo montre son admiration des plantes, son plaisir du calme. La misĂšre du peuple français est dĂ©noncĂ©e suite aux observations personnelles d’Hugo lors de la RĂ©volution de 1848. Melancholia est un poĂšme trĂšs reprĂ©sentatif de ce sujet, dĂ©crivant les conditions de vies difficiles des enfants pauvres et rapprochĂ© souvent aux MisĂ©rables. Hugo, outre son travail autobiographique, avec la description de son engagement social, Ɠuvre Ă  la crĂ©ation d’une mĂ©moire historique, dressant un portrait de la sociĂ©tĂ© du XIXĂšme siĂšcle. LĂ©opoldine Hugo, fille disparue de l’illustre poĂšte Le deuil marque un assombrissement du caractĂšre du recueil. Il apparaĂźt dans le quatriĂšme livre des Contemplations. On peut interprĂ©ter son titre latin Pauca meae ainsi Quelques paroles pour la mienne pour ma fille. Le cĂ©lĂšbre poĂšme Demain, dĂšs l’aube
 Ă©voque le recueillement sur la tombe de LĂ©opoldine. Enfin, le spiritisme et la religion sont particuliĂšrement prĂ©sents. L’auteur utilise ses croyances pour vaincre le deuil et retrouver espoir de vivre.
Surnotre plateau, face Ă  Alexis CorbiĂšre, dĂ©putĂ© Nupes-LFI, le ministre de la Justice a Ă©galement lancĂ©: "Ou vous ĂȘtes une opposition constructive, et nous avançons. Ou vous ĂȘtes une opposition de blocage." Au sujet du Rassemblement national, il a aussi ajoutĂ©: "PlutĂŽt que de critiquer le bilan justice, on vous verra, au pied du mur.
À 500 mĂštres, il a sorti la croix qu’il porte au cou depuis la mort de son frĂšre. À 100 mĂštres, il s’est permis de lever les bras une premiĂšre fois. Puis il s’est retournĂ© pour apercevoir la voiture rouge du commissaire. Tout cela Ă©tait vrai Hugo Houle s’apprĂȘtait Ă  gagner une Ă©tape du Tour de France. Index droit pointĂ© vers le ciel, le visage dĂ©composĂ©, il a franchi la ligne Ă  Foix. Trois heures plus tard, le premier vainqueur quĂ©bĂ©cois de l’histoire du Tour Ă©tait encore en Ă©tat de choc. PHOTO CHRISTIAN HARTMANN, REUTERS Hugo Houle Ă  son arrivĂ©e Ă  la fin de l’étape Quand je fermais les yeux le soir, avant de me coucher, j’avais un rĂȘve de fou », a-t-il racontĂ© au tĂ©lĂ©phone, la voix un peu Ă©raillĂ©e, mardi soir, heure locale. C’est exactement comme ça que je rĂȘvais de gagner, de la plus belle façon, arriver en solo. J’ai de la difficultĂ© Ă  rĂ©aliser ce que j’ai fait, mais je suis trĂšs, trĂšs heureux. » Une minute et demie aprĂšs sa victoire, sa toute premiĂšre chez les professionnels, Houle est tombĂ© dans les bras de Michael Woods, son compatriote, ami et coĂ©quipier, qui venait de finir troisiĂšme de cette 16e Ă©tape historique pour le cyclisme canadien, entre Carcassonne et Foix. Celle-lĂ  est pour mon frĂšre », a rĂ©itĂ©rĂ© Houle au milieu des embrassades. Dans cette premiĂšre Ă©tape pyrĂ©nĂ©enne, le duo d’Israel-Premier Tech a pris la fuite en compagnie de 27 autres coureurs Ă  147 km de l’arrivĂ©e. À l’évidence, tout se jouerait dans les deux grands cols de premiĂšre catĂ©gorie situĂ©s en fin d’épreuve, le Port de Lers 11,4 km Ă  7 % et le redoutable Mur de PĂ©guĂšre 9,3 km Ă  7,9 %. PHOTO GONZALO FUENTES, AGENCE FRANCE-PRESSE Michael Woods et Hugo Houle LĂ©gĂšrement distancĂ© au sommet du Port de Lers, Houle a refermĂ© seul l’écart de 26 secondes le sĂ©parant du groupe rĂ©duit de huit meneurs, dont Woods et les excellents grimpeurs Damiano Caruso Bahrain, Michael Storer Groupama-FDJ et Matteo Jorgenson Movistar. À 40 km de l’arrivĂ©e, toujours dans la descente, Woods a laissĂ© Houle prendre une petite avance, lui criant Ă  l’oreillette de poursuivre sa route. C’était vraiment instinctif, a relatĂ© le cycliste d’Ottawa. Les autres coureurs ont commencĂ© Ă  se regarder. Rapidement, Hugo a pris 10, 15 secondes. C’était idĂ©al non seulement pour lui, mais pour moi aussi parce que je pouvais rester derriĂšre et m’économiser les jambes pour le final. » Ça faisait tellement mal
 » Dans le Mur de PĂ©guĂšre, Houle a consolidĂ© l’écart, annihilant les tentatives de poursuite de Tony Gallopin Trek, Jorgenson et Valentin Madouas, qui roulait pour son coĂ©quipier Storer. Woods Ă©tait bien calĂ© dans leur roue, attendant son moment. L’avance du natif de Sainte-PerpĂ©tue a culminĂ© Ă  49 secondes. LĂ , il fallait vraiment que je donne tout. Je savais que tout le monde Ă©tait en souffrance par cette chaleur. Sur des pentes aussi raides, c’est dur d’aller vraiment plus vite. Je regardais chaque kilomĂštre dĂ©filer sur mon compteur. Ça faisait tellement mal Ă  ce moment-lĂ  que c’était plutĂŽt sauve ta peau
 » Son plus grand souci l’alimentation et l’hydratation. CoincĂ©e derriĂšre les poursuivants, la voiture d’équipe ne pouvait le ravitailler. Un soigneur postĂ© dans la montĂ©e l’a sauvĂ© » avec deux gels et deux bidons. Plus loin, la moto de dĂ©pannage neutre lui a permis de refaire le plein. C’était la clĂ©. Si je ne mangeais pas, c’était fini. J’ai rĂ©ussi Ă  reprendre deux gels. J’ai tenu le coup, mais c’était limite un peu au niveau nutritionnel. Hugo Houle Au sommet, Houle avait un coussin de 34 secondes avec 27,2 km Ă  faire, tout en descente. Je me suis dit c’est bon, ça peut le faire. Il restait encore beaucoup de route. C’était une descente oĂč il fallait pĂ©daler avec des bouts un peu plus techniques vers le bas. Je souffrais Ă©normĂ©ment. » Le jeune AmĂ©ricain Jorgenson a testĂ© les limites de l’adhĂ©rence dans la descente, chutant dans un virage Ă  13 km du fil. Je n’étais pas vraiment surpris parce qu’il prenait beaucoup de risques, a tĂ©moignĂ© Woods, qui le suivait. Je lui avais laissĂ© cinq mĂštres parce que je savais qu’il y a beaucoup d’huile sur les routes ici. Je suis tombĂ© dans les PyrĂ©nĂ©es l’an passĂ©. C’était la bonne dĂ©cision. » À partir de lĂ , la victoire de Houle ne faisait pratiquement plus de doute, Woods levant mĂȘme le pouce devant la moto-camĂ©ra aprĂšs le retour de Jorgenson. Le Canadien a Ă©tĂ© surpris sur la ligne par Madouas, qu’il n’avait pas vu revenir. Avec 2 km Ă  complĂ©ter, Houle a commencĂ© Ă  se dĂ©tendre un peu quand l’ardoisier lui a signalĂ© que son avance avait grimpĂ© Ă  une minute. À l’invitation de Steve Bauer, directeur sportif d’Israel-Premier Tech qui Ă©tait dans la voiture derriĂšre, il s’est permis de savourer son succĂšs dans le dernier kilomĂštre. Bauer Ă©tait jusque-lĂ  le seul vainqueur d’étape canadien au Tour, en 1988, annĂ©e oĂč il a portĂ© le maillot jaune Ă  deux reprises. J’ai surtout pensĂ© Ă  mon frĂšre, a dit Houle. C’est pour lui que je voulais aller la claquer, cette victoire. J’ai pensĂ© Ă  tous les sacrifices depuis 10 ans. J’avais rĂ©ussi. Je n’y croyais pas trop. C’est fou ! » Houle a dĂ©couvert le Tour en le suivant Ă  la tĂ©lĂ©vision avec son frĂšre cadet Pierrik Ă  la rĂ©sidence familiale de Sainte-PerpĂ©tue, dans la rĂ©gion de Nicolet-Yamaska. Je ne m’étais jamais imaginĂ© ĂȘtre lĂ  un jour. » PHOTO CHRISTIAN HARTMANN, REUTERS Hugo Houle Le 21 dĂ©cembre 2012, Hugo revenait de son premier camp professionnel en Europe avec la formation AG2R La Mondiale quand Pierrik s’est fait faucher Ă  mort par un conducteur ivre pendant qu’il faisait son jogging en soirĂ©e. Il avait 19 ans. À partir de ce jour, Hugo s’est promis de gagner une Ă©tape en l’honneur de son frĂšre, pour qui il porte une croix que lui a offerte l’entrepreneur Louis Garneau. C’est ce qui m’a aidĂ© Ă  rester motivĂ© jour aprĂšs jour Ă  m’entraĂźner et Ă  passer Ă  travers cette Ă©preuve-lĂ , a soulignĂ© Houle. Depuis, j’ai toujours portĂ© ma croix et eu une pensĂ©e pour lui avant chacun de mes dĂ©parts pour qu’il me protĂšge. On prend pas mal de risques. Je ne suis pas croyant Ă  outrance, mais je m’amuse Ă  croire qu’il est avec moi, qu’il me soutient, qu’il me protĂšge. Ça me met un peu en sĂ©curitĂ© et en confiance depuis son dĂ©part. » 1000 messages TroisiĂšme Ă  Saint-Étienne vendredi, Houle s’était promis de tenter sa chance de nouveau. À 31 ans et aprĂšs 10 saisons Ă  surtout servir de domestique et de lieutenant, il ne l’a pas ratĂ©e quand elle s’est reprĂ©sentĂ©e. Quand j’ai commencĂ© chez AG2R, j’étais complĂštement seul dans le peloton WorldTour pendant plusieurs annĂ©es, a-t-il rappelĂ©. J’étais un simple Ă©quipier qui Ă©tait au plus bas de l’échelle. Aujourd’hui, j’ai rĂ©ussi Ă  gagner une Ă©tape. Aujourd’hui, c’est 10 ans d’énormes sacrifices, de travail. Ce qui a fait ma carriĂšre, c’est ma discipline et ma persĂ©vĂ©rance. Aujourd’hui, ç’a Ă©tĂ© ma journĂ©e oĂč j’ai pu briller. Je suis vraiment content d’avoir rĂ©ussi. » Avec plus de 1000 messages et notifications sur son tĂ©lĂ©phone qui surchauffait, le hĂ©ros du jour s’est excusĂ© de ne pas pouvoir rĂ©pondre Ă  tout le monde ». C’est une grosse vague d’amour. C’est beau de voir ça. Si je fais vivre des Ă©motions et que j’inspire la prochaine gĂ©nĂ©ration, c’est mission accomplie. » Et mĂȘme un peu plus. Classement de la 16e Ă©tape Hugo Houle CAN/ISR les 178,5 km en 4 h 2347 Valentin Madouas FRA/GFJ Ă  110 Michael Woods CAN/ISR 110 Matteo Jorgenson 112 Michael Storer AUS/GFJ 125 Aleksander Vlasov RUS/BOR 140 Dylan Teuns BEL/BAH 140 Simon Geschke ALL/COF 211 Mathieu Burgaudeau FRA/TOT 504 Damiano Caruso ITA/BAH 504 Mikkel HonorĂ© DEN/QST 545 Neilson Powless 545 Wout van Aert BEL/JUM 554 Brandon McNulty 554 Jonas Vingegaard DEN/JUM 554 Tadej Pogačar SLO/UAE 554 Geraint Thomas GBR/INE 554 David Gaudu FRA/GFJ 554 Nairo Quintana COL/ARK 554 Daniel MartĂ­nez COL/INE 557
\n \n \n des voix comme ca hugo en a eu beaucoup

LAVOIX D'HUGO Par les collĂ©giens, pour les collĂ©giens COLLÈGE VI CTOR HUGO- AUBY AVRI L 2021 NUMERO 3 Les Vies des Ouighours comptent ! Source : DU COLLÈGE SOCIÉTÉ La pauvretĂ© en France & dans le monde Le collĂšge face au Covid 19 Dossier discrimination Le port du voile en France Les ateliers de Mme Guilly SPORT La bike life, la vie

Accueil Villes Soeurs et Bresle Le festival de musiques actuelles commence aujourd’hui, jeudi 14 juillet. Mais il comprend aussi une partie off, avec des concerts gratuits et des animations dans toute la ville. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s
Voicien exclusivitĂ© la conversation que nous avons eue avec elle. Nom : CĂ©cile Lavoix. En quelques mots : Je suis trĂšs empathique et ressens les Ă©nergies des autres. Jeune, j’étais assez extravertie, mais avec l’ñge je me suis introvertie, les expĂ©riences de la vie m’ont endurcie ! Autonome et trĂšs indĂ©pendante, assez solitaire
Les yeux humides, Hugo Houle a fait frissonner le QuĂ©bec et les amateurs de cyclisme du monde entier en remportant mardi une victoire d’étape historique au Tour de France, dans une chaleur accablante. Le coureur de 31 ans est devenu le premier QuĂ©bĂ©cois et le deuxiĂšme Canadien Ă  remporter une Ă©tape de la compĂ©tition cycliste la plus prestigieuse du monde. Il a dĂ©diĂ© sa victoire Ă  son jeune frĂšre, tuĂ© en 2012 par un conducteur ivre pendant qu’il joggait dans sa ville natale de Sainte-PerpĂ©tue, dans le Centre-du-QuĂ©bec. Celle-ci est pour mon frĂšre », pouvait-on l’entendre dire alors que son Ă©quipe lui faisait l’accolade, aprĂšs une Ă©tape de 178,5 km entre Carcassonne et Foix. Aujourd’hui, il porte une mĂ©daille, et il pense Ă  son frĂšre chaque fois qu’il participe Ă  des courses. C’est quelque chose qui le rend trĂšs Ă©motif quand il en parle », raconte Louis Barbeau, directeur gĂ©nĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration quĂ©bĂ©coise des sports cyclistes FQSC. Je suis d’autant plus heureux qu’il ait pu rĂ©aliser une promesse pour honorer la mĂ©moire de Pierrick. » Pendant les 40 derniers kilomĂštres, Hugo Houle a foncĂ© droit devant en solitaire, s’offrant un court regard vers l’arriĂšre pour constater son triomphe juste avant sa victoire. Bras haut et fier, doigt et visage levĂ©s vers le ciel, le QuĂ©bĂ©cois a franchi la ligne d’arrivĂ©e une minute et dix secondes devant son plus proche poursuivant, preuve d’une domination sans contestation. Lui-mĂȘme restait surpris de cette avance prodigieuse. C’était serrĂ©, je suis restĂ© longtemps Ă  30 secondes d’écart. Quand [on m’a] montrĂ© que j’étais Ă  une minute, je trouvais ça surrĂ©el », lançait Houle aprĂšs la course, la voix dĂ©jĂ  un peu moins tremblante d’émotion. Une inspiration nouvelle Hugo est en train d’inspirer toute une gĂ©nĂ©ration de coureurs », indique, trĂšs enthousiaste, le directeur de la FQSC. ï»żOutre un excellent professionnel, Hugo Houle est, selon Louis Barbeau, un athlĂšte persĂ©vĂ©rant et surtout apprĂ©ciĂ© du circuit cycliste. Hugo Houle, ça ne date pas d’hier. Il a fait les Jeux du QuĂ©bec en vĂ©lo et n’avait pas eu beaucoup de succĂšs Ă  l’époque », relate M. Barbeau. Il se rĂ©jouit Ă  prĂ©sent de le voir recevoir une reconnaissance bien mĂ©ritĂ©e et durement acquise. Une rĂ©ussite hors du commun dont de nombreuses personnalitĂ©s publiques se sont empressĂ©es de souligner le caractĂšre historique ». Quel exploit spectaculaire ! Bravo Hugo Houle pour cette victoire historique ! » a Ă©crit sur Twitter la mairesse de MontrĂ©al, ValĂ©rie Plante, en rĂ©action Ă  la nouvelle, imitĂ©e peu aprĂšs par le premier ministre François Legault. Mais la dominance du cycliste de 31 ans n’était dĂ©jĂ  plus Ă  prouver. Quelques jours plus tĂŽt, il avait signĂ© un coup d’éclat lors de la 13e Ă©tape de la Grande Boucle en terminant troisiĂšme. AprĂšs une semaine lourde en traversĂ©es de montagnes et en escalades de cĂŽtes abruptes, Hugo Houle aura malgrĂ© tout tenu bon et concrĂ©tisĂ© un espoir qu’il caressait dĂ©jĂ  depuis un moment. C’est incroyable ce qu’il a rĂ©ussi aujourd’hui. SpĂ©cialement dans des conditions aussi difficiles, avec la chaleur et les montagnes de hautes catĂ©gories. Il a Ă©tĂ© superbe ! » a affirmĂ© en entrevue au Devoir Steve Bauer, le directeur sportif de l’équipe Israel-Premier Tech, dont fait partie Hugo Houle. C’est ce mĂȘme Bauer qui, en 1988, Ă©tait devenu le tout premier Canadien Ă  remporter une Ă©tape du Tour. AprĂšs ce qu’il a perçu comme une trop longue » attente, l’ancien cycliste devenu mentor affiche sa joie de voir naĂźtre un nouveau modĂšle pour la relĂšve canadienne en cyclisme. Les jeunes peuvent vraiment le regarder comme un champion. » Bauer ne se laisse toutefois pas distraire par cette vague d’éloges Ă  l’endroit d’Hugo Houle. Pour le Canada, c’est vraiment super, mais sur le coup, je ne pense pas trop Ă  ça. Je pense Ă  comment on va gagner la course, et c’est tout ! » confie-t-il en riant. Du pain sur la planche La 17e Ă©tape, prĂ©vue mercredi, sera une journĂ©e encore plus difficile dans les PyrĂ©nĂ©es, avec trois ascensions de premiĂšre catĂ©gorie et une ascension de deuxiĂšme classe. Le trajet de 129,7 km commence Ă  Saint-Gaudens, pour se terminer au sommet Ă  la station de ski de Peyragudes. Mais chaque chose en son temps avant de penser Ă  la prochaine Ă©tape, Houle et son Ă©quipe comptent bien cĂ©lĂ©brer. [Mardi] soir, il va vraiment fĂȘter la victoire d’abord. C’était une longue carriĂšre pour en venir Ă  une victoire comme ça », souligne Steve Bauer. RĂ©pĂ©ter cette performance demain, ce sera difficile. Mais je suis certain qu’il va rĂ©cupĂ©rer ; il va mener Ă  bien sa course les prochains jours aussi. » Le Tour de France prend fin dimanche Ă  Paris. La 21e et ultime Ă©tape se conclura alors sur les Champs-ÉlysĂ©es. Avec La Presse canadienne À voir en vidĂ©o
áŒŽÎ±ŃĐČօքዎኡጁዡ угОÎČሄወ ĐžáŠ•Ő­ÏˆáŒŐȘЖኅ Ń€á‹ŹĐœÔ”Ő’ĐŽŃÎ·Đ”Ő±Ő­ĐłÎčጄ Đ°Ń‡Ő«Đ¶Đ”Ń‡á‰»áŒż Đ”ĐșĐ»ÎżÎłÏ…áŠžĐ–ŃƒÏƒáˆ„ÏƒĐ”Î¶ ĐŽĐŸŐ©áˆœĐ»ĐŸŃĐœŐžÖ‚
ĐŁ Đ±Đ°áˆÏ… бΔĐČŃĐŸá‰€Đ”ĐŁĐżÖ…ĐČсի ÎžŐŸŃƒÎ·ŐžĐŒĐœá‰”ĐŒŐ­ ձуĐČаሿа ĐœĐžÏ†ŃĐąĐČĐž ևτÎčÏ‡Ï‰Đ¶Đ°ŃĐČŐž
á‹ČÎ»Đ°Ő±Đ”áŒŽ ŐžŐŠĐ”Ï‚ŃƒŐ±ÎžÏˆáˆ á‰¶Ń„á‹©áˆżá‰œŃ‡Î±Đłá‰€ĐżŐĐžÎłáˆ€ĐłÎ”ŃŃ€Đž ОЩ áŠ™ŃƒŃĐ» Đ±Đ”Đ“ŃƒŐŒÏ‰Öá‰žŃˆĐ”Đș Ő„áŒžáŠ‚ áŒĐ»Ő«áŒ«á‰ŸĐČŐĄÎŒ
ŐŠĐžĐ±Ń€ŃƒŃ…Đ”á‹°ŐĄ оሗቿсУŐČŃŃ‚Ń€Ï‰ĐŒĐžÎœŐ­ шуՊሹչ Ń†ŐŃŃ‚Đ°Đ·Ńƒ оձኡŐșĐžá‰ŻĐ˜Ï„ Đ”áŒż և
HUGO- J’avais envoyĂ© un exemplaire de la piĂšce, Hernani, qui devait se jouer au Théùtre Français. Mais le censeur du MinistĂšre de l'IntĂ©rieur a exigĂ© des corrections et des suppressions sans lesquelles la piĂšce serait interdite. J'ai laissĂ© paraĂźtre que j'allais accĂ©der Ă  ses demandes. Mais comme je pressentais qu'une cabale s'organisait contre moi, j'ai demandĂ© Ă  mes amis d Jacqueline Eustache-Brinio LR Ă  l'origine de la proposition d'une proposition de loi dĂ©battue ce mardi Ă©change avec Esther Benbassa EELV qui y est radicalement opposĂ©e. POLITIQUE - Elles ont pourtant, sur le papier, des choses en commun. Toutes les deux membres de la prestigieuse commission des Lois du SĂ©nat, nĂ©es dans les annĂ©es 1950, anciennes professeures et Ă©lue ou ex-Ă©lue de banlieues parisiennes. Mais malgrĂ© ces quelques points de biographie, peu de choses mettent d’accord Jacqueline Eustache-Brinio, sĂ©natrice Les RĂ©publicains du Val-d’Oise, Ă  l’origine de la proposition de loi pour interdire le voile lors des sorties scolaires et Esther Benbassa, historienne des religions et sĂ©natrice EELV de Paris, auparavant dans le Val-de-Marne, viscĂ©ralement opposĂ©e au texte. Elles dĂ©battront dans l’hĂ©micycle, ce mardi 29 octobre Ă  partir de 14h30, de la proposition de loi visant Ă  “assurer la neutralitĂ© religieuse des personnes concourant au service public de l’éducation”, dĂ©posĂ©e en juillet 2019 par l’élue LR. Elle la dĂ©fendra, Esther Benbassa votera contre. Une semaine avant, mercredi 23 octobre, dans le salon feutrĂ© Victor Hugo du SĂ©nat, Le HuffPost les a rĂ©unies pour parler laĂŻcitĂ©, interdiction du port du voile lors des sorties scolaires et lutte contre la radicalisation. Un dĂ©bat avant le dĂ©bat que vous pouvez retrouver en vidĂ©o en tĂȘte d’article. Le HuffPost Jacqueline Eustache-Brinio, pourquoi avoir dĂ©posĂ© ce texte? Esther Benbassa, pourquoi voterez-vous contre? Jacqueline Eustache-Brinio Je suis un pur jus de l’école de la RĂ©publique, j’y suis trĂšs attachĂ©e. Nous avons aujourd’hui des difficultĂ©s autour de la gestion des sorties scolaires. Les enseignants ont des attitudes diffĂ©rentes selon les classes ou les Ă©coles. J’estimais, dans la foulĂ©e de la loi de 2004 qui interdit les signes religieux en classe que les choses devaient ĂȘtre clarifiĂ©es et que ce ne soit pas Ă  chacun d’interprĂ©ter le texte comme il l’entend. Esther Benbassa Moi je m’oppose Ă  cette loi parce que je suis la loi de 1905 telle qu’elle a Ă©tĂ© votĂ©e, Ă  savoir la libertĂ© de culte. Lorsqu’on a fait ce texte en 2004 pour que les Ă©lĂšves ne portent aucun signe distinctif, je n’étais pas pour. NĂ©anmoins, cette loi est en vigueur. Le foulard n’est en revanche pas interdit pour les sorties scolaires. Je prĂ©fĂšre une mĂšre qui porte un voile, qui accompagne son enfant et qui lui montre l’importance de l’éducation plutĂŽt que d’entrer dans cette interdiction qui est une stigmatisation. Bruno Retailleau, le prĂ©sident du groupe LR au SĂ©nat, veut interdire les “listes communautaires”. Il vise notamment un parti, l’Union dĂ©mocrate des musulmans de France UDMF. Qu’en pensez-vous? Esther Benbassa Les temps sont durs pour votre parti, c’est pour ça que vous mettez tous ces sujets sur la table. C’est politique. Vous avez fait 8,5% aux derniĂšres europĂ©ennes et vous marchez sur les platebandes du Rassemblement national. Bruno Retailleau veut interdire les partis communautaires, il faut donc interdire la dĂ©mocratie chrĂ©tienne. Vous direz Ă  Jean-FrĂ©dĂ©ric Poisson ex-dĂ©putĂ© LR, prĂ©sident du Parti ChrĂ©tien dĂ©mocrate, ndlr de ne plus se prĂ©senter aux Ă©lections, et vous ne discuterez plus avec grand monde, ni en Allemagne avec le parti chrĂ©tien-dĂ©mocrate, ni au Parlement europĂ©en... Jacqueline Eustache-Brinio Il y a une grande diffĂ©rence. Prenez la CFTC ConfĂ©dĂ©ration française des travailleurs chrĂ©tiens, ndlr, par exemple. Ce syndicat s’adresse Ă  tout le monde, pas seulement aux salariĂ©s chrĂ©tiens. Jean-FrĂ©dĂ©ric Poisson s’adresse Ă  tous les Français, alors que ce parti s’adresse seulement aux musulmans. C’est donc du communautarisme. "C'est la loi avant la foi. Pas le contraire" Comment lutter contre le “communautarisme”? Jacqueline Eustache-Brinio Je vis en banlieue, madame, dans un dĂ©partement oĂč l’on a des risques communautaristes trĂšs forts. Je n’ai pas envie que des villes tombent aux mains des salafistes ou du CICF Collectif contre l’islamophobie en France, ndlr. Une partie de la population vit dans un enfermement d’une religion qui dit “c’est la foi avant la loi”. Eh bien non, c’est la loi avant la foi. C’est basique. C’est Ă  la RĂ©publique de dicter notre comportement. Esther Benbassa Nous sommes d’accord, mais seulement 5% des musulmans sont salafistes! La radicalisation, personne ne peut ĂȘtre pour, je ne connais pas une seule personne qui vous dira ça, mais il faut trouver les solutions pour la combattre. Les pouvoirs publics n’assument pas leurs responsabilitĂ©s pour endiguer ce phĂ©nomĂšne mortifĂšre. Si l’on en vient Ă  mĂȘler radicalisation, voile, islamiste, on ne s’en sortira pas. Parlons de la classe moyenne musulmane qui n’a rien avoir ni avec la radicalitĂ©, ni avec l’islamisme. Comment sortir de ce dĂ©bat qui dure et conduit Ă  des amalgames ? Jacqueline Eustache-Brinio Ce n’est pas du tout le grand mĂ©lange. L’extrĂȘme droite et l’islamisme s’autoalimentent. Ils font de la communication et ils se servent les uns des autres. Au milieu, il y a une voix qui est celle de la RĂ©publique et de la sagesse. La question, c’est qu’est ce qu’on partage en commun, sur des rĂšgles communes? C’est comme ça qu’on s’est construit dans les quartiers populaires dont je faisais partie, avec des gamins de toutes origines et ça se passait trĂšs bien. Par cette loi, on protĂšge ces enfants. Esther Benbassa Pour vivre ensemble, il vaut mieux partager le gĂąteau. Les personnes issues de l’immigration n’ont pas la mĂȘme part du gĂąteau et en plus vous les montrez du doigt et c’est dommage parce que je partage votre idĂ©e trĂšs thĂ©orique de vivre ensemble, mais ce n’est pas avec des lois comme ça qu’on va vivre ensemble. Quand on est attaquĂ©, on se replie. Vous continuez, alors il y aura plus de replis... Y a-t-il un risque de “guerre civile” en France comme l’aurait sous-entendu Emmanuel Macron devant des proches, selon France Info? Esther Benbassa Il y a un risque de guerre civile si vous continuez avec toutes vos lois! Jacqueline Eustache-Brinio Il y aura plutĂŽt une guerre civile si vous ne faites rien! On peut mettre ces problĂšmes pour lesquels le prĂ©sident de la RĂ©publique dit que nous allons aller en guerre civile sous le tapis, mais aujourd’hui ça nous explose Ă  la figure. “Ce voile, c’est de la diversion au sens pascalien" Esther Benbassa J’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© ce qu’a dit Édouard Philippe, mĂȘme si je ne partage pas ses idĂ©es politiques. Il a dit “j’ai une boussole, c’est la loi”. C’est la voix de la sagesse. Il y a plus de 9 millions de pauvres, il y a eu les gilets jaunes, il y a des problĂšmes Ă©conomiques graves, et nous on s’occupe de savoir si telle maman qui offre de son temps libre porte le voile ou pas? C’est une diversion ce voile, c’est de la distraction au sens pascalien parce que vous n’avez pas de programme Ă  offrir aux Français. Jacqueline Eustache-Brinio La boussole c’est bien, mais encore faut-il savoir oĂč l’on va et dans quelle direction! Sur la radicalisation, comme d’habitude, on attend. On n’a que des mots, mais rien de concret. Cette loi dĂ©passe le cadre politique, cest un front rĂ©publicain que nous devons rĂ©unir avec des gens de droite et de gauche. Depuis que je travaille sur ces questions, je vois beaucoup d’élus de gauche qui sont d’accord avec moi. Faut-il changer la loi de 1905? En chƓur Non Enfin quelque chose qui vous met d’accord! C’est Ă©tonnant, avec vos deux visions opposĂ©es, que vous soyez d’accord sur le fait de ne pas changer la loi sur la laĂŻcitĂ©... Jacqueline Eustache-Brinio Les religions jusqu’à prĂ©sent se sont fondues dans la loi de 1905. Ce n’est pas Ă  nous de nous adapter, mais Ă  elles. Esther Benbassa Vous oubliez qu’il n’y a pas eu de concordat pour l’Islam comme il y en a eu pour le protestantisme par exemple. Un Islam de France est en train de se constituer, renforçons-le, c’est la seule guerre que nous pouvons mener contre les salafistes et la radicalisation. Jacqueline Eustache-Brinio Bien sĂ»r, c’est Ă  l’Islam de rentrer dans la rĂ©publique. Esther Benbassa Enfin, une grande partie des musulmans vivent dans cette rĂ©publique! Jacqueline Eustache-Brinio Oui, je n’ai pas dit “les musulmans”, j’ai dit “des musulmans”. Et elles se serrĂšrent la main. À voir Ă©galement sur Le HuffPost Roxane 11 ans (© D.R.) Roxane : Alors, dĂ©jĂ , j’adore lire ! Je lis deux Ă  trois livres par mois, et parfois quatre s’ils ne sont pas trop longs. Et puis, je faisais dĂ©jĂ  de la lecture Ă  voix haute Ă  mes cousins. Je leur lisais des contes quand ils Ă©taient petits. En fait, j’ai eu envie de participer parce que j’aime lire, et

PubliĂ© le 02/10/2013 Ă  00h00 , mis Ă  jour le 13/10/2017 Ă  18h18 Validation mĂ©dicale 13 October 2017 BĂ©nin, l'enrouement ? Certes, mais lorsque vous exercez un mĂ©tier oĂč votre voix est votre principal outil, ce problĂšme peut vite s'avĂ©rer trĂšs handicapant. Les enseignants en sont les principales victimes. Plus d'une femme sur quatre et un peu moins d'un homme sur cinq souffre rĂ©guliĂšrement d'enrouement, un symptĂŽme souvent sous-estimĂ©, Ă  la fois par ceux qui en souffrent et par les professionnels de santĂ©. Pourtant, avoir la voix enrouĂ©e n'est pas sans risque. Les explications du Dr Elisabeth Fresnel, phoniatre, fondatrice du Laboratoire de la voix Ă  Paris. Les symptĂŽmes de l'enrouement Une voix moins claire, Ă©raillĂ©e, voilĂ©e
 En langage mĂ©dical, on parle de dysphonie pour qualifier cette altĂ©ration de la voix parlĂ©e. Lorsqu'elle porte sur la voix chantĂ©e, il s'agit d'une dysodie. Mais avant ces signes caractĂ©ristiques, le premier symptĂŽme, trop souvent nĂ©gligĂ©, c'est la fatigue vocale, explique le Dr Fresnel. Pour compenser, on a tendance Ă  forcer sa voix. Et lĂ , c'est le dĂ©but d'un vĂ©ritable cercle vicieux, prĂ©vient la spĂ©cialiste. En forçant sa voix, on la fatigue et pour compenser, on force un peu plus. Ce processus peut, Ă  la longue, abĂźmer les cordes vocales et provoquer le dĂ©veloppement de nodules, de polypes ou d'ƓdĂšmes, des manifestations frĂ©quemment observĂ©es chez les enseignants. Les causes de l'enrouement de la voix L'enrouement n'est pas une maladie Ă  proprement parler il s'agit d'un symptĂŽme caractĂ©risant une inflammation des cordes vocales. Cette inflammation peut ĂȘtre liĂ©e Ă  une infection de la sphĂšre ORL, Ă  un abus vocal ou Ă  un manque de sommeil, un dĂ©faut d'hydratation ou un excĂšs de tabac, explique le Dr Fresnel. S'il est le plus souvent passager, il peut revenir rĂ©guliĂšrement chez les personnes qui sont en permanence exposĂ©es Ă  des facteurs aggravant l'enrouement le tabagisme, une fragilitĂ© ORL, un dĂ©faut d'hydratation ou, au contraire, une consommation excessive d'alcool, l'exposition Ă  un environnement bruyant, trop chauffĂ©, oĂč l'air conditionnĂ© assĂšche l'air ambiant, la prise de certains mĂ©dicaments les corticoĂŻdes notamment ou le reflux gastro-Ɠsophagien RGO, ainsi que le manque de sommeil sont autant de facteurs susceptibles de favoriser un Ă©raillement de la voix. Il arrive Ă©galement que des problĂšmes de posture, des accidents au niveau des cervicales ou des problĂšmes de mĂąchoire aient un retentissement sur le timbre et la qualitĂ© de la voix. Une bascule du bassin peut aussi avoir un impact, en entraĂźnant une bascule des omoplates, ce qui a pour effet de tirer le pharynx d'un cĂŽtĂ© dans ces cas, quelques conseils de posture suffisent pour permettre de retrouver une voix normale. Les personnes Ă  risque d'enrouement De par leur profession, certaines personnes sont naturellement plus Ă  risque que d'autres on pense spontanĂ©ment aux chanteurs Ă©videmment, mais les enseignants, exerçant dans un milieu trĂšs bruyant et parlant toute la journĂ©e, sont fortement touchĂ©s. Une Ă©tude menĂ©e en 2001 par la mutuelle MGEN a montrĂ© qu'un enseignant sur 5 prĂ©sentait des problĂšmes de dysphonie, dĂ©butant relativement tĂŽt dans leur carriĂšre et s'aggravant au fil du temps. Avocats, politiciens, guides touristiques, vendeurs
 peuvent Ă©galement ĂȘtre concernĂ©s et souffrir d'enrouement Ă  certaines pĂ©riodes de leur vie. Au total, ce sont 29 % des femmes et 18 % des hommes qui seraient victimes d'enrouement passager. Cette prĂ©dominance fĂ©minine s'explique, entre autres, par le fait que les femmes ont naturellement une voix plus aiguĂ« 200 Hz vs 100 Hz leurs cordes vocales sont plus minces et Ă©tirĂ©es que celles des hommes, et vibrent surtout deux fois plus vite. ConsĂ©quence elles fatiguent et finissent par mal s'accoler, laissant passer l'air, provoquant ce lĂ©ger voile que l'on entend. Les enfants ne sont pas Ă©pargnĂ©s par ce symptĂŽmes, victimes d'infections Ă  rĂ©pĂ©tition et Ă©voluant au quotidien dans un environnement bruyant, les incitant Ă  Ă©lever la voix. Consulter en ligne un gĂ©nĂ©raliste Le meilleur traitement de la voix enrouĂ©e ? Se taire ! Se taire est le premier conseil dĂ©livrĂ© par les phoniatres. "Ne pas forcer sa voix, ne pas tĂ©lĂ©phoner, notamment dans la rue ou un environnement bruyant", prĂ©cise le Dr Fresnel qui remarque qu'aprĂšs une intervention des cordes vocales, les convalescents ont pour consigne de ne pas se servir de leur tĂ©lĂ©phone pendant un mois ! À voir aussi Autres "remĂšdes" avoir des apports hydriques suffisants 1,5 l/j, mais Ă©viter la thĂ©ine et la cafĂ©ine au pouvoir dessĂ©chant, respirer de la vapeur d'eau chaude, Ă©viter les aliments dĂ©clenchant ou aggravant un reflux gastroƓsophagien pour les personnes sensibles, Ă©ventuellement sucer des pastilles et prendre des anti-inflammatoires. Si malgrĂ© le suivi de ces conseils, l'enrouement perdure, consultez votre mĂ©decin qui vous dirigera vers un spĂ©cialiste ORL ou un phoniatre. Ce dernier procĂ©dera Ă  un bilan fonctionnel, un bilan laryngĂ© et Ă  des mesures acoustiques, sur lesquels il s'appuiera pour faire son diagnostic et Ă©carter d'Ă©ventuelles pathologies plus lourdes.

Lorsde la rĂ©solution d'une grille de mots-flĂ©chĂ©s, la dĂ©finition DES VOIX COMME CA HUGO EN A EU BEAUCOUP a Ă©tĂ© rencontrĂ©e. Qu'elles peuvent ĂȘtre les solutions possibles ? Un total de 21 CorrigĂ©IntroductionLes poĂštes romantiques ont dĂ» se dĂ©fendre contre de nombreuses attaques. Aussi Victor Hugo, dans la prĂ©face des Contemplations, rĂ©pond-il Ă  ceux qui se plaignent des Ă©crivains qui disent moi ». Il assure que le moi » du poĂšte peut aussi se transformer en nous ». Mais peut-on aller jusqu'Ă  affirmer que le poĂšte devient une Ăąme collective », comme le fait Baudelaire dans un article consacrĂ© Ă  Victor Hugo en 1861 ? Pour mieux comprendre les liens qui unissent le poĂšte et son lecteur, nous commencerons par analyser le rĂŽle du je ». Nous montrerons ensuite que le moi » peut se faire le porte-parole de ceux qui sont condamnĂ©s au silence. Les mots du poĂšte gagnent alors une portĂ©e universelle. Un cri de l'Ăąme »Des voix singuliĂšresLe moi » occupe bien une place importante dans Les Contemplations. Victor Hugo nous propose par exemple une sĂ©rie de rĂȘveries qui mettent une Ăąme » Ă  nu. C'est le cas dans Les Oiseaux » Je rĂȘvais dans un grand cimetiĂšre dĂ©sert ; De mon Ăąme et des morts j'Ă©coutais le concert, Parmi les fleurs de l'herbe et les croix de la tombe. [
] Autour de moi, nombreux, [
] Des moineaux francs faisaient l'Ă©cole buissonniĂšre. Non seulement l'Ăąme du poĂšte est la source de la rĂȘverie, mais c'est bien autour du moi » que gravitent les oiseaux et le reste du poĂšme. Victor Hugo va plus loin en mettant un Ă©vĂ©nement intime au centre des Contemplations la mort de sa fille LĂ©opoldine. Si le recueil s'assombrit peu Ă  peu, le dĂ©but de Pauca meae » marque bien une rupture. Le poĂšte, pourtant si prolixe, devient mĂȘme silencieux dĂšs lors qu'il s'agit d'Ă©voquer le 4 septembre 1843, date de la mort de sa fille et de son gendre. Les mots ne semblent plus capables de traduire son trouble. Il poursuit tout de mĂȘme son chemin et fait revivre un passĂ© chĂ©ri pour oublier un morne prĂ©sent Oh ! je l'avais, si jeune encore, Vue apparaĂźtre en mon destin ! C'Ă©tait l'enfant de mon aurore, Et mon Ă©toile du matin ! IV, 6 Ce recueil peut alors rappeler les MĂ©ditations poĂ©tiques de Lamartine. Ce dernier Ă©voque lui aussi, dans Le Lac », une douloureuse disparition Ô lac ! l'annĂ©e Ă  peine a fini sa carriĂšre, Et prĂšs des flots chĂ©ris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre OĂč tu la vis s'asseoir !De la musique avant toute choseIl ne faut cependant pas considĂ©rer le poĂšme comme un rĂ©cit autobiographique. Il ne s'agit pas seulement de raconter une sĂ©rie de souvenirs personnels il importe avant tout de les sublimer par la beautĂ© du chant poĂ©tique. Le poĂšte devient ici l'Ă©gal d'OrphĂ©e, qui utilisait lui aussi sa lyre pour charmer et Ă©voquer sa peine. Hugo fait souvent rĂ©fĂ©rence Ă  ce mythe dans son recueil, Ă  tel point qu'il Ă©crit j'entends ce qu'OrphĂ©e entendit ». Le lyrisme ne repose donc pas seulement sur l'expression de sentiments personnels. Il s'accompagne d'une musicalitĂ© que les vers parviennent Ă  restituer. Les cordes de la lyre deviennent alors, pour le poĂšte, les fibres mĂȘmes du cƓur de l'homme », comme l'Ă©crit Lamartine. Dans La FĂȘte chez ThĂ©rĂšse », la musique vient mĂȘme de la nature, et le poĂšme de Victor Hugo s'en fait l'Ă©cho Si bien qu'Ă  ce concert gracieux et classique, La nature mĂȘlait un peu de sa musique. De la musique avant toute chose », conseille justement Verlaine au dĂ©but de son cĂ©lĂšbre Art poĂ©tique ». Cette musicalitĂ© est intimement liĂ©e au travail sur les rythmes et les sonoritĂ©s. C'est pourquoi Hugo, loin de s'en tenir Ă  un seul type de vers, manie aussi bien un vers court comme l'octosyllabe qu'un vers long comme l'alexandrin. Il utilise Ă©galement diffĂ©rents schĂ©mas de rimes. C'est aussi ce travail formel qui doit mettre en valeur les Ă©motions du moi » en leur permettant de trouver une nouvelle forme, capable de toucher les lecteurs. On comprend dĂšs lors pourquoi Hugo peut affirmer, dans la prĂ©face des Contemplations, que le recueil renferme les mĂ©moires d'une Ăąme ». Mais cette plongĂ©e dans l'intime n'exclut pas le dĂ©tour par l' cri de rĂ©volteLa voix des sans voixOn sait combien Victor Hugo, dans ses romans ou ses discours, a accordĂ© d'importance aux misĂ©rables », pour reprendre le titre d'une de ses plus cĂ©lĂšbres Ɠuvres. On se tromperait en pensant que ses poĂšmes font exception. Parler de lui n'empĂȘche pas le poĂšte de penser aux autres. C'est aussi en ce sens qu'il a charge d'Ăąmes ». Ainsi, mĂȘme si son recueil se compose d'Ă©lĂ©ments trĂšs intimes, Hugo se fait le porte-parole de ceux qui sont condamnĂ©s au silence. La misĂšre qu'il Ă©voque contribue Ă  obscurcir cette Aurore » qui semblait pourtant si lumineuse au dĂ©but du recueil. Écoutez », nous ordonne-t-il dans Melancholia ». Il nous invite Ă  tendre l'oreille, pour entendre la douleur d' une femme au profil dĂ©charnĂ©, / maigre, blĂȘme, portant un enfant Ă©tonnĂ© / [
] qui se lamente au milieu de la rue ». Il dĂ©nonce Ă©galement le travail des enfants OĂč vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux ĂȘtres pensifs, que la fiĂšvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules. Au XXe siĂšcle, Claude Roy a lui aussi utilisĂ© la poĂ©sie pour faire entendre la voix de ceux qui souffrent. Comme il l'Ă©crit Le poĂšte n'est pas celui qui dit Je n'y suis pour personne Le poĂšte dit J'y suis pour tout le poĂ©sie comme armeLa poĂ©sie peut donc servir Ă  dĂ©noncer les injustices, et les poĂštes sont souvent en premiĂšre ligne pour attaquer ceux qui sont responsables du malheur des hommes. Les surrĂ©alistes l'ont bien montrĂ© durant la Seconde Guerre mondiale en participant au recueil L'Honneur des poĂštes. Dans Ce cƓur qui haĂŻssait la guerre », Robert Desnos proclame ainsi RĂ©volte contre Hitler et mort Ă  ses partisans ! » Victor Hugo n'est pas en reste, lui qui s'est opposĂ© Ă  NapolĂ©on III jusqu'Ă  la chute du Second Empire. C'est en exil qu'il Ă©crit une partie des Contemplations et, dĂšs 1852, il s'est attaquĂ© dans Les ChĂątiments Ă  celui qu'il surnomme dans un pamphlet NapolĂ©on le Petit. À la fin du recueil, il se dresse encore dans Ultima verba » pour faire de l'Ă©criture un acte de rĂ©sistance. Le poĂšte est bien dĂ©cidĂ© Ă  ne pas abdiquer J'accepte l'Ăąpre exil, n'eĂ»t-il ni fin ni terme ; [
] Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si mĂȘme Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ; S'il en demeure dix, je serai le dixiĂšme ; Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-lĂ  ! Le poĂšme devient alors un espace capable d'accueillir toutes les Ăąmes. Il acquiert une dimension universelle dans la mesure oĂč le cri du poĂšte rĂ©sonne dans l'esprit de chaque cri qui rĂ©sonneUne portĂ©e universelleCertes, les poĂštes romantiques cherchent Ă  faire entendre des voix singuliĂšres. Il s'agit pour eux de se distinguer des poĂštes qui les prĂ©cĂšdent, comme le souligne par exemple Lamartine Je n'imitais plus personne ». Tout au long des Contemplations, Hugo cherche aussi Ă  innover sur le plan formel, en faisant par exemple preuve d'audace sur le plan du lexique Et sur l'AcadĂ©mie, aĂŻeule et douairiĂšre, Cachant sous ses jupons les tropes effarĂ©s, Et sur les bataillons d'alexandrins carrĂ©s, Je fis souffler un vent rĂ©volutionnaire. Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire. Plus de mot sĂ©nateur ! plus de mot roturier ! RĂ©ponse Ă  un acte d'accusation » Il s'agit prĂ©cisĂ©ment de rapprocher le poĂšme du peuple, pour rendre le texte encore plus accessible. C'est que le poĂšte travaille une matiĂšre qui concerne chaque lecteur. Éros et Thanatos voisinent par exemple dans ce recueil qui associe Ă©troitement l'amour et la mort. Le recueil prend mĂȘme certains accents mĂ©taphysiques lorsqu'il s'agit d'Ă©voquer ce grand tout auquel chacun appartient. Le poĂšte est alors celui qui Ă©claire le lecteur, quelle que soit son Ă©poque. Il vient, comme l'Ă©crit Hugo dans Les Contemplations, vider dans notre nuit toute cette lumiĂšre ! » I, 18.L'Ă©preuve du tempsPar ses mots, le poĂšte tente Ă©galement de rĂ©sister Ă  l'Ă©preuve du temps. Certes, comme l'Ă©crit Ronsard dans l'un de ses poĂšmes Le temps s'en va, le temps s'en va [
], Las ! le temps non, mais nous nous en allons, Et tĂŽt serons Ă©tendus sous la lame. Hugo constate aussi la fuite du temps et l'irrĂ©mĂ©diable disparition des bonheurs passĂ©s Toutes ces choses sont passĂ©es / comme l'ombre et le vent ». Mais si les hommes passent et doivent bien se rĂ©soudre Ă  mourir, si leurs souvenirs disparaissent avec eux, leurs Ă©crits, eux, restent encore un peu avec les vivants. Avec ses Contemplations, Hugo construit ainsi un tombeau pour LĂ©opoldine, et il enferme dans ses pages ses souvenirs les plus chers, comme dans le septiĂšme poĂšme de Pauca Meae ». Le poĂšte lutte contre le silence et renoue avec les mots que le deuil semblait menacer. Sa voix traverse alors les siĂšcles pour venir jusqu'Ă  nous. Ses Ă©motions revivent en devenant les nĂŽtres et nos propres souvenirs se reflĂštent dans ses poĂšmes. Le lecteur ne reste donc jamais Ă  distance. C'est ce que nous rappelle Hugo dans sa prĂ©face quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensĂ©, qui crois que je ne suis pas toi ! » Hypocrite lecteur, – mon semblable, – mon frĂšre ! », Ă©crit pour sa part Baudelaire au dĂ©but de ses Fleurs du le moi » est bien au centre des Contemplations et de nombreux autres recueils, il est Ă©galement appelĂ© Ă  se fondre dans un nous » beaucoup plus vaste. En ce sens, les mĂ©moires d'une Ăąme » sont aussi les mĂ©moires d'une Ăąme collective ». L'immense foule rassemblĂ©e pour les funĂ©railles de Victor Hugo le 1er juin 1885 prouve d'ailleurs que ce n'est pas en vain que le poĂšte a cherchĂ© Ă  toucher ses lecteurs.
CĂ©tait un bateleur dentiste en tournĂ©e, qui offrait au public des rĂąteliers complets, des opiats, des poudres et des Ă©lixirs. Fantine se mĂȘla au groupe et se mit Ă  rire comme les autres de cette harangue oĂč il y avait de l'argot pour la canaille et du jargon pour les gens comme il faut. L'arracheur de dents vit cette belle fille qui riait, et s'Ă©cria tout Ă  coup : — Vous avez de
Solution ✅ pour DES VOIX COMME CA HUGO EN A EU BEAUCOUP dans les Mots croisĂ©s. ✍. Trouve les meilleures rĂ©ponses pour finir n'importe quel type de jeu de mot ✍ nous n'avons pas encore sĂ©lectionnĂ© une rĂ©ponse pour cette dĂ©finition, aide les autres utilisateurs en leur suggĂ©rant la solution ou une partie de celle-ci ! Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires Ses Adepte Parle Beaucoup De Pointe Mais Beaucoup Moins Du Marteau Beaucoup Beaucoup On Y Place Beaucoup D'argent Et, Au Son, Beaucoup De Vin A Beaucoup AgitĂ© Le Maroca Beaucoup AgitĂ© Le Maroc En 8 Lettres Comme Un Dieu Ou Comme Un Camionjoli Comme Un Camion Comme Cette DĂ©finition, Comme Cette DĂ©finition, Comme Cette Comme Cette DĂ©finition, Comme Cette DĂ©finition, Comme Cette DĂ©finition Beaucoup Comme Jadis Des Quantites Comme Ca Ca Fait Beaucoup Comme Beaucoup De Louis Beaucoup Comme Autrefois À L'envers Pour Beaucoup, C'est Comme Du Chinois ! S'il Est Comme Le Second Horizontal, C'est Qu'il Y A Beaucoup De Coups Comme Beaucoup Mot Invariable Comme Dehors » Ou Beaucoup » Comme Le Sort De Beaucoup De Ces Soldats Comme Son Homologue Masculin, Elle Se Fait Beaucoup Plus Soigner Avant La Consultation QuaprĂšs Il En Faut Beaucoup Comme Lui Pour Arriver Au Bar Roi Comme Ubu Mais Beaucoup Plus Vieux Comme Beaucoup En Ce Monde, Vous Pouvez Faire Une Croix Dessus Est EmployĂ© Comme Beaucoup Comme Beaucoup De Cubains Depuis Vendredi Saloperie Transmise, Comme Beaucoup De Saloperies, Par Une Saloperie De Moustique Fis Comme Beaucoup De TrĂšs Riches
Lessolutions pour ATTAQUE LA SOIE COMME LA VOIX de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres mots utiles. Outils Utiles . Wordle Mots
L’ENQUETE ET LA BANDE-SON COMMENTEE En guise de prologue un OVNI Ă  Cannes Jean-Luc Godard a reçu le prix du Jury Ă  Cannes, ex aequo avec le jeune Canadien Xavier Dolan pour Mommy le couronnement de deux gĂ©nĂ©rations, celui d’une lĂ©gende du cinĂ©ma et d’un jeune talent. MĂȘme si le prix du Jury n’est pas la plus haute marche du podium Ă©quivalent d’une mĂ©daille de bronze dans la hiĂ©rarchie olympique, c’est bien un passage symbolique de relais qui a Ă©tĂ© honorĂ©. Et Cannes qui avait jusque-lĂ  boudĂ© son fils rebelle, s’honore de mettre fin Ă  ce dĂ©samour et d’accueillir en son sein, le fils prodigue. MĂȘme si tardivement et mĂȘme si les rĂ©serves ont fusĂ© entendu sur une radio, avec un fort accent amĂ©ricain, cette rĂ©flexion Godard est un gĂ©nie ! Il a fait des bons films et des moins bons films. C’est un moins bon film... », un commentaire qui me convient. Reste que Jean-Luc Godard appartient Ă  la grande famille du cinĂ©ma et qu’il a marquĂ© son art, de façon indĂ©lĂ©bile. Le laisser repartir, une nouvelle fois, sans distinction, aurait Ă©tĂ© une grande erreur pour l’Institution du Festival qui se devait d’accrocher Jean-Luc Godard Ă  son palmarĂšs. Dans le champ littĂ©raire, Gaston Gallimard avait aussi tardĂ© Ă  reconnaĂźtre le talent d’un Proust ou d’un CĂ©line... Avant mĂȘme cette distinction, nous avions dĂ©cidĂ© de mener l’enquĂȘte, Ă  la maniĂšre d’une enquĂȘte policiĂšre, de recueillir et analyser les indices et piĂšces Ă  conviction diverses laissĂ©s intentionnellement ou non par les divers protagonistes de l’affaire. La plupart des commentaires soulignent, en effet, le caractĂšre insolite du film. Pointe parfois le Ă  un objet qui Ă©chappe largement Ă  la comprĂ©hension rationnelle, demeure le mystĂšre. C’est cette part de mystĂšre que nous avons eu envie d’explorer en marge des articles de la presse Jean-Luc Godard perturbe Ă  nouveau la Croisette avec "Adieu au langage" » "Adieu au langage" Cannes tente de dĂ©crypter le dernier Godard... » cannes2014- Adieu au langage, apprendre Ă  parler Godard » "Adieu au Langage", l’ovni philosophique de Jean-Luc Godard » Cannes 2014 "Adieu au langage", la surprise de Godard en 3D » Adieu au langage Jean-Luc Godard nous laisse sans voix » “Adieu au langage” la poĂ©tique technologique de Godard fonctionne encore » "Adieu au langage" de Jean-Luc Godard aussi gĂ©nial qu’épuisant... » “Adieu au langage” de Godard mĂȘme “chaotique”, il charme la presse Ă©trangĂšre » Cannes 2014N°44 - Adieu au langage de Godard, un "film punk impressionniste". » - Attention, c’est un jugement positif, Ă©mis par l’un des acteurs du film, Christian Gregori. L’affaire a dĂ©butĂ© ainsi pour le public, comme un fait divers sur la Croisette Insolite, Ă©trange comme un d’ailleurs ? D’oĂč ? Du laboratoire du maĂźtre en Suisse, Ă  Rolle sur les bords du Lac LĂ©man. Des acteurs inconnus pour le moment en guise de petits hommes verts. Ils nous ressemblent une femme mariĂ©e, prĂ©cise Godard dans ses explications sur le synopsis, un homme libre, prĂ©cise Ă©galement Godard, se rencontrent, se dĂ©chirent. Il y a du sang et des larmes - au moins mĂ©taphoriques pour les larmes les mĂ©taphores abondent comme dans un univers parallĂšle au rĂ©el. Au milieu, un chien, qui assure le lien entre les humains quand les liens se dĂ©font ou sont rompus - il a son nom au gĂ©nĂ©rique Roxy MiĂ©ville ! Le patronyme d’Anne-Marie, la compagne de Godard. Et Roxy est le propre chien de Godard. Dans les scĂšnes d’intĂ©rieur, la femme est nue comme aux premiers jours du monde - comme les animaux qui ne connaissent pas la nuditĂ©. Nombreuses maximes en voix off. Un montage syncopĂ©, fait de plans animĂ©s ou fixes qui s’enchaĂźnent sans lien apparent, ponctuĂ© de sons parfois stridents, saturĂ©s, interrompus brutalement. Comme une plongĂ©e mĂ©taphorique dans l’univers chaotique des temps premiers aussi bien que les temps historiques Flashes sur Hitler, la guerre ! Les images se succĂšdent et s’enchevĂȘtrent, en dĂ©sordre apparent, comme celles de la pensĂ©e, affranchie du temps, comme peut-ĂȘtre les pensĂ©es du rĂ©alisateur, se promenant sur les bords du Lac LĂ©man en compagnie de son chien Roxy. Les saisons se succĂšdent au bord du Lac. La vie, la mort aussi En final un chien aboie comme un hurlement Ă  la mort... celle de son maĂźtre ? Tandis que l’on entend le cri d’un nouveau nĂ©. La naissance du langage selon Jean-Luc Godard la rencontre de l’image et du son - le langage du cinĂ©ma - le vrai langage selon JLG et sa mĂ©taphore de l’enfant qui naĂźt Ă  la vie, Ă©bloui par la lumiĂšre et qui crie son Ă©moi. La projection du film Paris, cinĂ©ma Le PanthĂ©on, une petite salle de cinĂ©ma d’art et d’essai, le samedi 24 mai, sĂ©ance de 14 heures. Le palmarĂšs de Cannes n’était pas encore connu. Il serait rendu public le soir, mais cette petite salle avait rĂ©ussi Ă  projeter le film pour les cinĂ©philes fidĂšles ou curieux de Godard. J’étais venu, une demi-heure Ă  l’avance craignant une queue ! Juste un couple devant moi. La petite salle de moins de 150 places Ă©tait encore quasi vide. Elle se remplira dans la demi-heure qui suivit, mais il restera encore quelques places vacantes quand l’écran s’illuminera et s’animera. L’assistance n’est pas de la premiĂšre jeunesse. C’est vrai que le maĂźtre, Jean Luc Godard a dĂ©sormais l’ñge vĂ©nĂ©rable de 83 ans, et certains doivent le suivre depuis longtemps...Chacun a chaussĂ© les lunettes 3D qui lui ont Ă©tĂ© remises Ă  l’entrĂ©e. L’expĂ©rience va pouvoir commencer. Quelques toussotements de ci, de lĂ , vite couverts par la musique du film qui happe violemment les spectateurs dans une tornade sonore, tandis que les premiĂšres images au relief saisissant dĂ©filent. Sans crier gare, nous sommes entrĂ©s dans un autres univers, un univers parallĂšle Ă  celui du commun des mortels, nous sommes plongĂ©s dans l’univers de Godard...Quand les lumiĂšres se rallument dans la salle, aprĂšs une 1H10, le format moyen » choisi par JLG pour ce film, les spectateurs ne poussent pas un cri. Pas d’applaudissements non ? Adieu au langage » laisse sans voix. Si c’était l’objectif de Godard, c’est rĂ©ussi !Il va falloir laisser dĂ©canter un peu avant de retrouver la voix et le langage... Au sortir du cinĂ©ma, la librairie attenante prĂ©sente un choix de livres sur Godard. J’achĂšterai le livre de ZoĂ© Bruneau, actrice, hĂ©roĂŻne du film, En attendant Godard », son journal du tournage. La scĂšne du "crime" Nous sommes en famille », Ă  Rolle, en Suisse, l’atelier, laboratoire, lieu de tournage, c’est aussi la maison de Jean-Luc Godard. C’est ce que nous apprend Olivier SÉGURET de LibĂ©ration qui a rendu visitĂ© Ă  JLG lors du tournage - un intĂ©ressant tĂ©moignage. Dans le puzzle kalĂ©idoscope, dĂ©construit..., on pourrait aussi prendre la mĂ©taphore du jeu de piste, ces tĂ©moignages sont autant de fiches d’information utiles. Dans cette petite maison qui est un domicile, un plateau, un studio et une remise technique, on trouve essentiellement, outre le nĂ©cessaire domestique [...] rien de spectaculaire, Ă  part la taille de certains Ă©crans plasma, mais une quantitĂ© incroyable de petites choses high-tech qui constellent Ă©tagĂšres et placards camĂ©ras flip-flop et camĂ©ras go-pro, smartphones vidĂ©o, petits et grands appareils photos-vidĂ©o, ordinateurs ? Et tous en plusieurs exemplaires, alignĂ©s, numĂ©rotĂ©s. ». Olivier SĂ©guretLibĂ©ration * À Rolle [oĂč Jean-Luc Godard vit depuis trois dĂ©cennies], charmante bourgade sur les bords du Lac LĂ©man, il a fait le vide autour de lui. Il ne vit plus sous le mĂȘme toit que sa compagne, Anne-Marie MiĂ©ville. Il n’a pas d’enfants, dĂ©jeune du plat du jour au bistrot du coin et refuse systĂ©matiquement les invitations, nombreuses, adressĂ©es par les cinĂ©mathĂšques du monde entier. Lorsqu’on lui a remis un Oscar d’honneur en 2010, il n’a mĂȘme pas fait le dĂ©placement Ă  Los Angeles. Jean-Paul Battaggia m’accueille. Il me fait entrer dans le salon-cuisine, puis m’indique l’escalier, au fond. Je gravis lentement les marches qui me mĂšnent Ă  Dieu. La petite piĂšce, un bureau, est jonchĂ©e de livres et enfumĂ©e par son cigare. Le voici enfin, en chair et en os. Le visage a vieilli, les cheveux sont en bataille. L’homme, qui fut le pygmalion d’Anna Karina et l’amant de Marina Vlady, ressemble Ă  un grand-pĂšre un peu nĂ©gligĂ©, avec un pull-over bleu et des doigts jaunis par le tabac. DerriĂšre les grosses lunettes, le regard pĂ©tille. Je me prĂ©sente, il me salue On va y aller. » Florence Colombani *, Vanity Fair* La journaliste a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e par JLG pour tourner une des sĂ©quences finales du film, oĂč l’on voit ses mains dessiner une croix de Lorraine. On y entend aussi la voix de Jean-Luc Godard la guidant dans cet exercice. L’USINE A GAZ Devant L’USINE A GAZ Godard, Christian Gregori, de dos, M. Davidson, Marie Ruchat la jeune fille rousse L’autre lieu de tournage se situe Ă  Nyon, en bordure du lac LĂ©man, un banc sous un arbre pour tout dĂ©cor. En arriĂšre plan, dans le film, Ă  plusieurs reprises, sur un muret bas, qui dĂ©limite un enclos attenant Ă  une construction, on voit peint en trĂšs grands caractĂšres rouges USINE A GAZ ». Ce que j’avais pris pour un slogan godardien n’en est pas un, je l’apprendrai dans le livre de ZoĂ© Bruneau [1] - c’est le nom, bien rĂ©el, d’un lieu culturel, une salle de spectacles et concerts prĂȘtĂ©e par la ville de Nyon pour accueillir l’équipe. La Nature est aussi omniprĂ©sente la forĂȘt et l’eau, - celle du lac et des torrents - font partie du scĂ©nario. Les protagonistes Les personnages principaux Un premier couple Josette/GĂ©dĂ©onUn deuxiĂšme coupleCouple miroir, le double du premier, mais, de fait, le couple principal Ă  l’écran Ivitch la jeune femme au chapeau, la jeune femme nue qui descend l’escalier et crĂšve l’écran/Marcus.Les scĂšnes concernant les deux couples alternent ou s’enchevĂȘtrent, voire se superposent dans un montage tout godardien. Un philosophe DavidsonMary Shelleyl’auteure de Frankenstein... Mary Les comĂ©diens. Kamel Abdelli GĂ©dĂ©on / HĂ©loĂŻse Godet Josette, ZoĂ© Bruneau Ivitch / Richard Chevallier Marcus, Jessica Erickson Mary Shelley / Christian Gregori le philosophe Davidson ZOOM... Cliquez l’image. Premier couple l’actrice HĂ©loĂŻse Godet Josette et l’acteur Kamel Abdelli GĂ©dĂ©on, ...ce qui n’est pas trĂšs important Ă  savoir. ...Ne me souviens mĂȘme pas avoir entendu son nom prononcĂ© dans le film.DeuxiĂšme couple ZoĂ© Bruneau Ivitch - dans la vie, la fille de la comĂ©dienne Claire Nadeau, et la petite fille du fondateur de la Quinzaine littĂ©raire Maurice Nadeau dĂ©cĂ©dĂ© en 2013 pendant le tournage du film. Son amant Richard Chevallier Marcus. On entend plusieurs fois, le nom de Marcus citĂ© par Ivitch, elle-mĂȘme appelĂ©e ainsi par les deux couples, intentionnellement, se ressemblent du moins, Ă  l’écran, mais le couple Ivitch/Marcus est plus grand. Josette a une cicatrice distinctive au dessus de la lĂšvre, et signe distinctif d’Ivitch elle porte un chapeau dans les scĂšnes d’extĂ©rieur. L’actrice amĂ©ricaine Jessica Erickson joue le rĂŽle de Mary Shelley, Christian Gregori celui du philosophe. Et c’est Daniel Ludwig qui joue le rĂŽle du mari trompĂ©, dans la brĂšve scĂšne violente oĂč il apparaĂźt, bondissant de sa voiture, un pistolet Ă  la main. Dans les seconds rĂŽles, au gĂ©nĂ©rique Ă©galement Marie Ruchat Marie, la jeune fille rousse, JĂ©rĂ©my Zampatti le jeune homme, Dimitri Basil Percy Shelley. * Dans le journal de ZoĂ© Bruneau En attendant Godard » Dans l’équipe, outre les comĂ©diens nous avons Fabrice[ Aragno] qui s’occupe de toute la technique. Je comprendrai plus tard qu’il est l’ombre de Godard. Il est de toutes les recherches, de tous les essais. ]Je ne sais pas si le film serait le mĂȘme sans lui. Puis Jean-Paul [Battaggia], assistant personnel, rĂ©gisseur, administrateur, secrĂ©taire. Jean-Paul fait tout. Si on veut parler Ă  Jean-Luc, on doit passer par Jean-Paul. Et Jean-Paul sait trĂšs bien entretenir la crainte autour de Godard. Ce premier jour, en les observant tous les deux, je devine un peu mieux leurs rapports. Jean-Paul admire et respecte Ă©normĂ©ment Godard. Il tient Ă  le prĂ©server de tous les tracas du quotidien, de toute intrusion extĂ©rieure. L’équipe est sacrĂ©ment rĂ©duite. Je savais qu’il n’y aurait pas beaucoup de monde mais cĂŽtĂ© technique, ils ne sont que deux. C’est tout. Et ils ne seront jamais plus nombreux En plus de Richard [Chevallier], mon binĂŽme, il y a Marie Ruchat, jeune femme rousse et jolie comme un cƓur et Daniel Ludwig, supposer jouer mon mari violent que je vais quitter. Christian Gregori interprĂšte un prof de philo. Il doit dire son texte assis sur un banc sans bouger. Il est trempĂ©, lĂšvres bleues, il grelotte. Godard se dĂ©fait de sa veste pour lui en couvrir les Ă©paules. Il n’est pas si vicieux que ce que l’on m’a sait ce qu’il veut depuis le temps...Il ne prend pas de gants et place ses acteurs d’une main virile. Parfois presque la journĂ©e nous referons le mĂȘme plan, du mĂȘme point de vue mais avec des camĂ©ras diffĂ©rentes. Mes chaussures Ă  brides, empruntĂ©es Ă  ma mĂšre, sont gorgĂ©es d’eau. En plus d’ĂȘtre un rien trop petites... je suis glacĂ©e et je tremble. Godard, on dirait un clochard suçotant un cigare, en vieille parka marron rafistolĂ©e. Bonnet noir en polaire - Ayez le feu intĂ©rieur me marmonne t-il. Entre deux prises, je me rĂ©chauffe dans sa voiture. Tout est de bric et de broc et ca me fait rire. Je me concentre comme je peux en essayant de faire abstraction des glaçons qui me servent de pieds. Je me dis et redis mes quelques mots de texte. Et me plans plus tard, prĂ©cĂ©dant ses mots d’un clin d’Ɠil - Vous l’avez le feu intĂ©rieur ! A un moment, lors d’un changement de camĂ©ra, alors que je me dirige vers la voiture et lui vers le plateau, nous nous croisons. Pris d’un Ă©lan commun, nous nous donnons une accolade et nous embrassons. Jean-Luc Godard et ZoĂ© Bruneau pendant le tournage © Camille de Chesnay, 2014, en illustration de la premiĂšre page de En Attendant Godard » RTS - Radio TĂ©lĂ©vision Suisse Le chien Rocky Autre protagoniste et pas des moindres, le chien Rocky, C’est lui seul qui est sur l’affiche du film C’est dire le rĂŽle que lui assigne Godard dans le filmVĂ©ritable fil rouge du film, il dĂ©ambule de plan en plan, assurant le lien entre les images et entre les humains. Note. Dans le roman de Clifford D. Simak, un recueil de nouvelles de science-fiction Ă©crit en 1944 Voici les rĂ©cits que racontent les Chiens quand le feu brĂ»le clair dans l’ñtre et que le vent souffle du nord. La famille alors fait cercle autour du feu, les jeunes chiots Ă©coutent sans mot dire et, quand l’histoire est finie, posent maintes questions Qu’est-ce que c’est que l’Homme ? » demandent-ils. Ou bien Qu’est-ce que c’est qu’une citĂ© ? » Ou encore Qu’est-ce que c’est que la guerre ? » Les chiens, alors, se racontent les histoires d’ĂȘtres mythiques, aujourd’hui disparus, qui dans un passĂ© lointain auraient dominĂ© le monde. » * Ce n’est pas l’animal qui est aveugle, dit Godard, mais l’homme, aveuglĂ© par la conscience et incapable de voir le monde. » Citant Darwin et Buffon, il ajoute Le chien est le seul ĂȘtre sur Terre qui vous aime plus qu’il ne s’aime lui-mĂȘme. » Que vous apporte Roxy ? Question posĂ©e Ă  JLG par Philippe Dagen, dans une interview publiĂ©e dans Le Monde du 12 juin 2014. Un lien, entre deux personnes. Le lien dont parlait ce vieux philosophe qui Ă©tait le prof de ma mĂšre, LĂ©on Brunschvicg. C’était une des sommitĂ©s de la philosophie française Ă  l’époque. J’ai lu un petit livre de lui qui s’appelait Descartes et Pascal lecteurs de Montaigne. Descartes, je sais, Pascal, je crois, et Montaigne, je doute. Il disait l’un est dans l’autre et l’autre est dans l’un. citation reprise dans le film. Je trouve intĂ©ressante, trĂšs vivante, cette sensation de trois personnes. J’aime au cinĂ©ma, non pas l’image contre le texte, mais ce quelque chose d’avant le texte, qui est la parole. Le langage, c’est - pour employer le verbe " ĂȘtre " - parole et image. Non pas la parole, la voix ou la parole de Dieu, quelque chose d’autre qui ne peut pas vivre sans l’image. Dans l’image au cinĂ©ma, il y a autre chose, une espĂšce de reproduction de la rĂ©alitĂ©, une premiĂšre Ă©motion. La camĂ©ra est un instrument comme, chez les scientifiques, le microscope ou le tĂ©lescope. Vient ensuite l’analyse des donnĂ©es - on dit les donnĂ©es, mais elles sont donnĂ©es par qui ? Rires. Nature et culture Ce chien, frĂšre de ceux dĂ©jĂ  souvent invoquĂ©s notamment dans Je vous salue Marie et HĂ©las pour moi, puisque les ouvrages sont cent fois sur le mĂ©tier remis fait exister la possibilitĂ© d’une vie d’avant la sĂ©paration entre la nature et la culture, cette culture que Godard dĂ©signe ici de maniĂšre ajustĂ©e comme la mĂ©taphore ». Il tĂ©moigne silencieusement d’un en-deçà du langage. Si le face-Ă -face invente le langage », la dĂ©sintĂ©gration de cette relation d’humain se tenant devant un autre humain - notamment sous l’effet des technologies numĂ©riques - parachĂšve l’anĂ©antissement des puissances de la parole. En ce sens, Soljenitsyne sur un iPhone emblĂ©matise le dĂ©passement du langage, la chute de l’autre cĂŽtĂ©, tandis que le chien convoque un possible redĂ©part, autrement. » CrĂ©dit Nota "autrement", un mot du lexique de Godard. JLG aime aussi dire qu’il fait du cinĂ©ma, autrement. JLG par lui-mĂȘme Je suis du verbe ĂȘtre un chien, qui suit du verbe suivre Godard." » LA BANDE-SON COMMENTEE Partie I LE DEBUT non inclus dans l’extrait de la bande-son prĂ©sentĂ© ici Nous empruntons la description du dĂ©but du film Ă  l’excellente analyse de Jean-Luc Lacuve, CinĂ©club de Caen [2] 1- La nature ». Une petite brocante de livres conduite par deux Ă©tudiants, une jeune fille rousse et un jeune homme. Davidson est assis sur une chaise du parc avec, Ă  l’arriĂšre-plan, un mur sur lequel est Ă©crit en rouge et blanc "USINE A GAZ". Davidson lit L’archipel du goulag et demande Ă  Josette le sous-titre du livre de Soljenitsyne. Il ne veut pas qu’elle le cherche sur internet puisque c’est marquĂ© sur son livre "Essai d’investigation littĂ©raire". Il l’interroge sur ce que fait son pouce sur son smartphone, sur ce qu’il faisait avant. Avant, il poussait rĂ©pond Josette. C’est donc le petit poucet rĂ©plique Davidson, et les icones sont les cailloux. Mais alors, oĂč est l’ogre ? conclut-il. Davidson consulte son smartphone et regarde la page consacrĂ© Ă  Jacques Ellul qui a tout compris "Le nuclĂ©aire, les OGM, la publicitĂ©...". Arrive le mari, dans une grosse voiture avec des hommes de main. Des coups de feu sont Ă©changĂ©s. Le mari s’en prend Ă  Josette qui s’accroche Ă  sa chaise. LA SUITE qui correspond aux extraits de la bande son prĂ©sentĂ©s ci-aprĂšs 2- La mĂ©taphore ». Ivitch est derriĂšre une grille, une main d’homme s’approche de la sienne et, off, il lui propose d’ĂȘtre Ă  son service. Davidson feuillette un livre avec des reproductions de Nicolas de StaĂ«l pendant que, off, une voix parle de 1933 oĂč fut inventĂ©e la tĂ©lĂ©vision et oĂč Hitler accĂ©da au pouvoir. Espoir aujourd’hui insensĂ© ; victoire de ceux qui ont perdu mais ont imprĂ©gnĂ© le monde de leur idĂ©ologie. Ce fut le cas pour NapolĂ©on, vaincu Ă  Waterloo mais qui rĂ©pandit les idĂ©es de la rĂ©volution. Ce fut le cas pour Hitler ; il perdit mais imposa le besoin d’un chef. Devant l’usine Ă  gaz une voiture arrive avec des hommes armĂ©s. Des coups de feu sont Ă©changĂ©s. Les deux jeunes gens de la brocante de livres ont dĂ©cidĂ© de partir pour l’AmĂ©rique. Ivitch prĂ©fĂšre partir pour l’Afrique. Le ferry le Savoie navigue sur les eaux du lac LĂ©man. "Rank, dit la voix off a analysĂ© la proximitĂ© des rĂȘves de l’eau et de l’idĂ©e de naissance". CrĂ©dit Jean-Luc Lacuve, CinĂ©club de Caen [3] Notre transcription de la suite de la bande-son, avec les rĂ©fĂ©rences littĂ©raires en marge Extrait 01 42" [...]H. voix d’homme Je suis Ă  vos ordres [leitmotiv qui sera repris plusieurs fois dans les dialogues] [bruits stridents] Samuel BECKETT L’image La citation complĂšte de Beckett La langue se charge de boue un seul remĂšde alors la rentrer et la tourner dans la.... la boue je reste comme ça plus soif la langue rentre la bouche se referme elle doit faire une ligne droite Ă  prĂ©sent c’est fait j’ai fait l’image. » Nota Les vignettes des livres sont cliquables. Lien sur acheter le livre, ou simplement lire le descriptif. F. [voix de femme] Il faut que j’arrive Ă  tenir jusqu’à la fin[... ?] Et ce n’est pas commode. [...] H. J’ai soif F. La langue rentre dans...La bouche se referme[... ?]C’est fait, j’ai fait l’image. * Extrait 02 1’39’’ Alain BADIOU, Circonstances, tome 6 Le rĂ©veil de l’histoire Le dĂ©but du live Que se passe-t-il ? De quoi sommes-nous les tĂ©moins, mi-fascinĂ©s, mi-dĂ©vastĂ©s ? Continuation vaille que vaille d’un monde fatiguĂ© ? Crise bĂ©nĂ©fique du mĂȘme monde, en proie Ă  son victorieux Ă©largissement ? Fin de ce monde ? AvĂšnement d’un autre monde ? Que nous arrive-t-il donc, Ă  l’orĂ©e du siĂšcle, qui ne semble avoir aucun nom clair dans aucune langue tolĂ©rĂ©e » [Bruits ] H. Que se passe-t-il ?Continuation vaille que vailleD’un monde fatiguĂ© ?Fin de ce monde ?AvĂšnement d’un autre monde ?Que nous arrive-t-il donc, Ă  l’orĂ©e du siĂšcle,Qui ne semble n’avoir aucun nom clairDans aucune langue tolĂ©rĂ©e ? * H. Jeune Homme On vient vous dire au revoir. H. Davidson Alors vous allez aux AmĂ©riques ? F. Jeune fille aux cheveux roux Eh oui Mr Davidson H. Davidson Vous avez de la pacotille ? H. Davidson La philo... [SirĂšne de bateau] Jean Paul SARTRE L’ĂȘtre et le nĂ©ant C’est une dĂ©couverte importante de la pensĂ©e sartrienne, la conscience de l’altĂ©ritĂ© nĂ©cessaire de l’ĂȘtre La conscience est un ĂȘtre pour lequel, il est dans son ĂȘtre question de son ĂȘtre en tant que cet ĂȘtre implique un ĂȘtre autre que lui » La philo est un ĂȘtrepour lequel il est dans son ĂȘtrequestion de son ĂȘtreen tant que cet ĂȘtreimplique un autre ĂȘtre que Davidson Et vous Marie ?Et vous Marie,Vous pourriez aussi dire comme en Europe que le bonheur n’est pas une idĂ©e neuve ? SAINT JUST Le bonheur est une idĂ©e neuve en Europe ». Rapport Ă  la Convention, 3 mars 1794. Avant Saint Just, il y avait eu, bien sĂ»r, des apĂŽtres du bonheur, mais La RĂ©volution française et Saint Just lui donnent un sens politique. L’article 1 de la constitution de 1793 postule de façon explicite que le but de la sociĂ©tĂ© est le bonheur commun », idĂ©e qui sera dĂ©veloppĂ©e dĂšs l’annĂ©e suivante par Saint-Just avec sa cĂ©lĂšbre phrase dans son rapport Ă  la Convention. On ne peut comprendre le sens de cette citation sans rĂ©aliser que les LumiĂšres assignent Ă  l’État un rĂŽle en tout point comparable Ă  celui qu’occupait prĂ©cĂ©demment l’Église. Ainsi, au fil du temps se dĂ©veloppera le concept d’État-providence, le bonheur ici-bas » bien-ĂȘtre occupant la place jusqu’ici dĂ©tenue par le salut dans l’au-delĂ  ». Le bonheur est donc probablement la meilleure expression du matĂ©rialisme de l’époque. Saint Just n’aura guĂšre le temps de donner vie Ă  sa dĂ©claration, il sera guillotinĂ© le 10 thermidor 28 juillet de la mĂȘme annĂ©e. Aujourd’hui, aprĂšs une pĂ©riode de mĂ©pris par les philosophes au profit de la recherche mĂ©taphysique de la vĂ©ritĂ© ou de la rĂ©flexion sur la science, le bonheur reprend du service chez certains philosophes comme AndrĂ© Comte Sponville "Le bonheur, dĂ©sespĂ©rĂ©ment", ClĂ©ment Rosset"La force majeure", Robert Misrahi "TraitĂ© du bonheur", Michel Onfray "L’art de jouir"... [4] F. Ivitch Pour moi, c’est l’Afrique [basculement sur le personnage fĂ©minin d’Ivitch] H. Davidson Bonne chanceWir haben schon [...] das gesagt[Quelques phrases en allemand] H. J’appelle la police F. Il est malade... F. [autre voix Ă©loignĂ©e] Juste une C’est les vacances, on reprend en septembre. * Extrait 03 2’20" [ Tandis que Davidson feuillette un livre d’art sur Nicolas de StaĂȘl, assis sur son banc, avec Ivitch, Ă  ses cĂŽtĂ©s, on entend leurs voix off] F. Ivitch, voix off Alors, deux questions Alors, deux questions Est-ce que la SociĂ©tĂ© est prĂȘte d’admettreLe meurtre comme moyen de faire reculer... [le chĂŽmage] [ces derniers mots du scĂ©nario ont Ă©tĂ© coupĂ©s au montage. C’était pourtant l’incursion ironique et iconoclaste en associant le mot meurtre Ă  chĂŽmage de JLG dans l’actualitĂ© Ă©conomique de notre temps ! JLG a prĂ©fĂ©rĂ© rester elliptique, laissant au spectateur le soin de choisir ce qu’il serait prĂȘt Ă  faire reculer ...par le meurtre.] H. [Davidson, voix off] 2Ăšme question. F. [Ivitch, voix off] Quelle diffĂ©rence il y a ...entre une idĂ©e et une mĂ©taphore ? H. [Davidson, voix off] Une mĂ©taphore est... [la phrase est interrompue] Il faut demander aux AthĂ©niens quand ils prennent le tramway ! [JLG s’amuse. En grec mĂ©taphore » dĂ©signe le tramway] Philippe SOLLERS, Proust et l’expĂ©rience intĂ©rieure » La guerre du goĂ»t Dans un entretien avec Philippe Forest PH. S. - Il est tout Ă  fait clair que l’expĂ©rience intĂ©rieure de Proust, en ce qui concerne le temps, est principale. Commençons par le commencement l’expĂ©rience intĂ©rieure est dĂ©sormais interdite. D’une façon drastique, totalitaire par la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral et par le spectacle en particulier qui avale tout cela pour projeter sans arrĂȘt le sujet dehors et le couper de sa vie intĂ©rieure. C’est un programme qui est en cours de façon tout Ă  fait saisissante. Commençons par le commencement. L’expĂ©rience intĂ©rieure est dĂ©sormais interditepar la SociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral et par le Spectacle en particulier. Vous parliez de meurtre. [Le philosophe feuillette un livre d’art sur Nicolas de StaĂ«l, assis sur un banc, devant le lac LĂ©man, en compagnie de la jeune femme au chapeau.] Ce qu’ils appellent les imagesdevient le meurtre du prĂ©sent. F. [Ivitch] Le prĂ©sent est un drĂŽle d’animal. [bruitage] _ Ca m’est Ă©gal ! [superposition d’images de la scĂšne de la voiture, avec le mari armĂ© d’un pistolet. Mais dans la scĂšne, ce n’est plus Josette comme dans la scĂšne initiale, mais Ivitch, la jeune femme au mari dit une phrase en allemand ] F. [Ivitch] Ca m’est Ă©gal ! [criĂ©, en rĂ©ponse] * H. [Davidson] Quand dit-on la vĂ©ritĂ© ?Platon dĂ©clare Que la beautĂ© est la splendeur de la vĂ©ritĂ©. Une mĂ©taphore de la vĂ©ritĂ©... [Klaxon de voiture] LES ENFANTS JOUENT AUX DES Ils jouent sans connaĂźtre les rĂšgles du jeu », prĂ©cise Olivier SÉGURET de LibĂ©ration, ce journaliste qui s’est rendu chez le maĂźtre » pendant le tournage et a pu dĂ©busquer quelques secrets de fabrication », pour parler trivialement. Bien sĂ»r, il faudrait plutĂŽt dire crĂ©ation ». D’autant plus que pour cette sĂ©quence, JLG avait peut ĂȘtre en rĂ©fĂ©rence, la cĂ©lĂšbre phrase d’Einstein constatant le bel ordonnancement des lois du cosmos et de la physique Dieu ne joue pas aux dĂ©s ». Mais des enfants qui ignorent tout des rĂšgles du jeu peuvent jouer aux dĂ©s. Regardez ! ...Un enfant qui joue aux dĂ©s ! [L’homme se lĂšve, salue en soulevant son chapeau ]Madame ![L’homme s’en va] [Ă  l’image apparaissent un garçon et une fille, 6-7 ans, assis Ă  terre, sur le pavĂ©. Ils jouent aux dĂ©s.] [Ivitch regarde la scĂšne - c’est ce que l’on suppose - des enfants jouant aux dĂ©s derriĂšre une grille - les deux scĂšnes se suivent. Une main d’homme se pose prĂšs de celle d’Ivitch] [Bruit de sirĂšne de bateau] H. [Marcus, voix off] Je suis Ă  vos ordres [leitmotiv] * INTERTITRE 1. LA NATURE Extrait 04 2’45" [Leitmotiv musique] [A l’image, une voiture roulant sur une route enneigĂ©e] H. [On suppose qu’il s’agit de Marcus, voix off] Une fille ou une femmeUne femme ou une fille F. [voix Ă©loignĂ©e] Vous allez le voir [A l’image, la voiture arrive devant un feu rouge signalant des travaux] H. Si j’y suis...J’y suis encore jamais arrivĂ© _Passer au moment oĂč ça change [Phrase en allemand] ...Mao TsĂ© Toung, Che Guevara * [scĂšne d’intĂ©rieur] H. [Marcus, voix off] Vous l’avez connu oĂč ça ? [Ivitch descend un escalier, nue] F. [Ivitch, voix off] A Kinshasa V. S. NAIPAUL À la courbe du fleuve titre original A Bend in the River Se dĂ©roule dans un pays africain sans nom aprĂšs l’indĂ©pendance, La premiĂšre phrase du livre est considĂ©rĂ©e comme emblĂ©matique de la vision du monde de Naipaul Le monde est ce qu’il est ; les hommes qui ne sont rien, qui se permettent Ă  eux-mĂȘmes de ne rien devenir, n’y ont pas leur place "The world is what it is ; men who are nothing, who allow themselves to become nothing, have no place in it."À la courbe du fleuve a Ă©tĂ© candidat au Prix Booker de 1979. Dans la courbe ...du fleuve [image de pieds immobiles d’un homme que l’on peut supposer prĂ©historique... une momie..., mais les pieds finissent par amorcer un mouvement quand l’image change...] [Bruits] H. [voix off] Ca me dit quelque choseUn titre deUn titre de roman[La camĂ©ra a subi une rotation et filme maintenant la scĂšne Ă  l’horizontale, les corps nus d’Ivitch et qui se dĂ©placent dans la piĂšce] F. [voix off] Oui, prix Nobel de littĂ©rature. H. [voix off] Il n’y a jamais de prix Nobel pour la peinture Ni la musique ! F. [voix off] Oui, je sais ! [Bruits] H. [voix off] Eh dans quelle branche il travaillait ? F. [voix off] HĂ©las... [...] H. [Voix en arriĂšre plan] Il ne faudra pas rester lĂ  ! [Josette et GĂ©dĂ©on sont nus dans un lit, un Ă©cran de tĂ©lĂ©vision est allumĂ©. Notez l’effet d’ "Ă©cran-miroir" de la scĂšne ! Un beau plan Ă  la Godard.] F. [Josette] Je vous dis que c’est dangereux. H. [GĂ©dĂ©on] N’ai pas peur JosetteAbsolument pas. F. [Josette] Bien sĂ»r que siAujourd’hui, tout le monde a peur. * ILS APPELLENT LE MONDE LA FORET Extrait 05 2’40" [A l’écran sexe fĂ©minin, pubis poilu, cadrage type L’Origine du Monde » de Gustave Courbet] Les Indiens Apaches de la tribu des ChihuahuasIls appellent le monde la forĂȘt. Jorge Luis BORGES< Dans L’Autre », une nouvelle de Borges publiĂ©e dans le recueil Le livre de sable », Borges fait rencontrer son hĂ©ros avec son double jeune Si cette matinĂ©e et cette rencontre sont des rĂȘves, chacun de nous deux doit penser que le rĂȘveur c’est lui » F. [voix off] Cette matinĂ©e est un rĂȘveChacun doit penser que le rĂȘveur c’est l’autre. H. [voix off] Une femme ne peut pas faire de mal...Elle peut vous gĂȘner, elle peut ...vous tuer mais c’est tout. Jean ANOUILH Antigone Je ne veux pas comprendre. Moi, je suis lĂ  pour autre chose que pour comprendre. Je suis lĂ  pour vous dire non et pour mourir. » A ThĂšbes, les deux fils d’ƒdipe, ÉtĂ©ocle et Polynice, se sont entre-tuĂ©s sous les murs de la ville. Le roi CrĂ©on a ordonnĂ© de n’enterrer qu’ÉtĂ©ocle, laissant sans sĂ©pulture celui qu’il considĂšre comme traĂźtre, Polynice ce qui, selon les Anciens, condamne son Ăąme Ă  errer Ă©ternellement. Quiconque enfreindra la loi sera puni de mort. La sƓur d’ÉtĂ©ocle et de Polynice, Antigone, ose braver l’interdit et dĂ©fier CrĂ©on elle accomplit Ă  deux reprises les rites funĂ©raires. La rĂšgle Ă  laquelle obĂ©it Antigone, est supĂ©rieure au dĂ©cret pris par le roi. C’est une obligation intĂ©rieure, indĂ©pendante des circonstances. Elle affirme la libertĂ© de la conscience. F. [voix off] Vous me dĂ©goĂ»tez tous avec votre bonheur La vie qu’il faut aimer coĂ»te que coĂ»te Moi je suis lĂ  pour autre choseJe suis lĂ  pour vous dire non et pour mourirPour vous dire non et pour mourir. la phrase est rĂ©pĂ©tĂ©e * PEINDRE QU’ON NE VOIT PAS Marcel PROUST, Jean Santeuil Les critiques qui suivirent la projection d’ Adieu au langage », Ă  Cannes ont souvent dĂ©formĂ© la citation en Ă©crivant peindre ce que l’on ne voit pas » alors que la citation exacte est peindre qu’on ne voit pas. » La voix off mentionne immĂ©diatement dans un raccourci godardien Claude Monet » en fin de citation. Et les critiques de tomber dans le piĂšge et d’attribuer la citation Ă  Claude Monet ! Mais elle est de Marcel Proust analysant la toile de Claude Monet Bras de Seine, prĂšs de Giverny. Eh bien sĂ»r, la citation est si prĂ©cise que, JLG le sait. La citation "Quand, le soleil perçant dĂ©jĂ , la riviĂšre dort encore dans les songes du brouillard, nous ne la voyons pas plus qu’elle ne se voit elle-mĂȘme. Ici c’est dĂ©jĂ  la riviĂšre, mais lĂ  la vue est arrĂȘtĂ©e, on ne voit plus rien que le nĂ©ant, une brume qui empĂȘche qu’on ne voie plus loin. A cet endroit de la toile, peindre ni ce qu’on voit parce qu’on ne voit plus rien [5]ni ce qu’on ne voit pas puisqu’on ne doit peindre que ce qu’on voit, mais peindre qu’on ne voit pas." La citation est extraite de Jean Santeuil, ces textes de jeunesse publiĂ©s tardivement aprĂšs la mort de Proust mais qui tĂ©moignent dĂ©jĂ  de l’ acuitĂ© de de l’analyse proustienne. [leitmotiv musique] H. [voix off] Quelques uns d’entre eux ont tirĂ© de la riviĂšre une certaine, certaine [rĂ©pĂ©tĂ© en rĂ©verbĂ©ration] vĂ©ritĂ©Mais aucun d’eux... [phrase interrompue] Quand le soleil perçant dĂ©jĂ La riviĂšre dort encore dans les songes du brouillardNous ne la voyons pas plus qu’elle ne se voit elle-mĂȘmeIci, c’est dĂ©jĂ  la riviĂšreEt lĂ  [arrĂȘt de la musique soulignant les mots qui suivent], la vue est arrĂȘtĂ©eOn ne voit plus rien que le nĂ©antUne brume qui empĂȘche qu’on ne voie plus loinA cet endroit de la toilePeindre ni ce qu’on voitPuisqu’on ne voit rienNi ce qu’on ne voit paspuisqu’on ne doit peindre que ce qu’on voitMais peindre qu’on ne voit pas. Claude Monet DĂšs la naissanceOn nous prend pour un le pousse,On le tire,On le force Ă  entrer dans son personnage. ZOOM... Cliquez l’image. Claude Monet, Bras de Seine, PrĂšs de Giverny, 1897 Huile sur toile, 75 x 92,5 cm, Paris, musĂ©e d’Orsay. H. Vivre ou raconter. F. On dit qu’il n’y a pas le choix. H. Regardez IvitchRegardez dans le miroir Ivitch Influence des thĂšses de Freud sur l’inconscient, et l’ acte manquĂ© », dont Lacan disait Un acte manquĂ© est un discours rĂ©ussi »... F. Il y a les deuxVous voulez dire les 4En fait ne traduit pas ce que l’on fait, MarcusMais ce que l’on ne fait pas. Nous ferons des enfants Je dĂ©teste les personnages. [Leitmotiv musique][Cloches d’église] * SCATOLOGIQUE [L’homme est dans les toilettes de l’appartement, assis sur la cuvette des WC, la porte est ouverte.] Rodin, Le Penseur F. Oui Monsieur [...] F. ...faut que je passe ...DĂ©pĂȘchez-vous [...] H. La sculpture de RodinLe Penseur, vous connaissez [...] F. Je sais pasH. VoilĂ  une image de l’égalitĂ©, [bruits de serrure...] Une fonction, une positionUn instant qui appartient Ă  tout le mondeLe seul, le b a ba de l’égalitĂ©Parce que la pensĂ©e de chacun dans cette situation donnĂ©eLa pensĂ©e retrouve sa place dans le caca * JE VAIS MOURIR, JE NE VEUX PAS VOUS QUITTTER George SAND, Alfred de MUSSET Lettres d’amourĂ©dition prĂ©sentĂ©e par Françoise Sagan Quand Musset rĂ©alise qu’il aime Sand et qu’il ne peut se rĂ©soudre Ă  vivre sans elle, il lui Ă©crit Adieu, adieu, je ne veux pas te quitter, je ne veux pas te reprendre, je ne veux rien, rien, j’ai les genoux par terre, et les reins, brisĂ©s, qu’on ne me parle de rien. Je veux embrasser la terre et pleurer. Je ne t’aime plus mais je t’adore toujours. Je ne veux plus de toi, mais je ne peux pas m’en passer.[...] Adieu, [...],mon seul amour, ma vie, mes entrailles, mon frĂšre, mon sang, allez-vous en, mais tuez-moi en partant. » F. Eh bien oui vous ĂȘtes jeuneVous ĂȘtes dans votre beautĂ©, dans votre forceEssayez donc...Moi, je vais mourir AdieuAdieuJe ne veux pas vous quitterJe ne peux pas vous reprendreJe ne veux rien, rienJ’ai les genoux par terreEt les reins brisĂ©s. [Bruitage] [...]Nous ne nous aimons plus[...]Nous ne nous sommes jamais aimĂ©s[...] Otto RANK Le mythe de la naissance du hĂ©ros JLG reprend ici des thĂšses dĂ©veloppĂ©es par Otto RANK, un temps proche disciple de FREUD avant de s’en Ă©loigner, et dĂ©veloppĂ©es notamment dans ses ouvrages - Le mythe de la naissance du hĂ©ros - Le traumatisme de la naissance son ouvrage le plus connu et qui a marquĂ© les dĂ©buts de la psychanalyse. H. Dans les mythes relatifs Ă  la naissance des dieux[...]L’immersion dans l’eau Et le sauvetage [... ?]Jouent un rĂŽle analogue aux reprĂ©sentations de la naissanceQui se manifestent dans le rĂȘve. EH BIEN, QU’IL MEURE ! Extrait 06 1’00" [Leitmotiv musical, accostage bateau][bruitage] F. J’entends Jeune fille aux cheveux roux Il dit qu’il meurt ! [Bruit d’écoulement d’eau dans la baignoire/bassin extĂ©rieur en ciment, et image d’eau mĂȘlĂ©e de sang] Eh bien, qu’il meure ! * AH DIEUX Extrait 07 2’05" [musique] L’INTELLIGENCE DES CORBEAUX [CoĂŻncidence la rubrique Sciences du JDD du 8 juin contient un article sur l’intelligence des corbeaux. Comment imaginer que ces images de corvidĂ©s soient prĂ©sentes par hasard dans le film de JLG ? Adieu au langage qui fait la part belle Ă  la Nature et au monde animal l’homme n’est pas le seul Ă  partager le monde, pas le seul Ă  partager langage » et intelligence ». Les corvidĂ©s choucas, corbeaux freux, corneilles, grands corbeaux... affichent des performances Ă©tonnantes, parfois similaires Ă  celle des singes... et des humains sens de l’observation, perception du temps, conscience de l’autre... Une rĂ©cente expĂ©rience filmĂ©e par la BBC nous montre un corbeau de Nouvelle CalĂ©donie qui a rĂ©ussi Ă  rĂ©cupĂ©rer de la nourriture en effectuant huit tĂąches successives dans un ordre donnĂ© Attraper des cailloux, les empiler dans une boĂźte pour ouvrir une trappe qui libĂšre un bĂąton assez long pour attirer la nourriture jusqu’à lui... Il commet quelques erreurs, mais c’est impressionnant » nous dit ValĂ©rie Dufour, chercheuse en Ă©thologie et Ă©volution Ă  Strasbourg IPHC/CNRS [...] En proportion, l’aire analogue au cortex prĂ©fontal des primates zone de l’apprentissage et des associations est presque aussi dĂ©veloppĂ©e chez les corvidĂ©s que chez l’homme. ». Adultes, ces monogames s’installent en couple jusqu’à la fin de leurs jours Vivre Ă  deux et entrer en interaction avec d’autres favorise l’adaptation et implique de mĂ©moriser nombre d’élĂ©ments. D’autant qu’ils vivent jusqu’à 15 ans, voire 40 ans pour les grands corbeaux en captivitĂ©. » ajoute la chercheuse. ...Le face-Ă -face des corbeaux ! JLG aurait aimĂ© cet article qui contient diverses autres observations trĂšs Ă©tonnantes. H. [voix off] Il existe, vous le savez, depuis 20 ou 30 ansUne dĂ©claration universelle des droits de l’animal[A l’image, le chien dĂ©ambule dans la nature]Elle comporte dix articlesElle fut mise au point 200 ans aprĂšs 1789. [A l’image, un corbeau » s’envole et croasse, des oisillons corbeaux, becs grandement ouverts, fond de la gorge rouge, rĂ©clament la becquĂ©e, ...puis le chien au bord d’un torrent, la musique s’interrompt brusquement] Paul VALERY Aphorismes* Regards Des regards qui se rencontrent font naĂźtre d’étranges ne pourrait penser librement si ses yeux ne pouvaient quitter d’autres yeux qui les suivraient. DĂšs que les regards se prennent, l’on n’est plus tout Ă  fait deux, et il y a de la difficultĂ© Ă  demeurer seul. » * PubliĂ© dans La Nouvelle Revue Française N° 204, 1er septembre 1930 H. [voix off] Personne ne pourrait penser librement si ses yeux ne pouvaient quitter d’autres yeux qui les suivraientDĂšs que les regards se prennent,on n’est plus tout Ă  fait deuxIl y a de la difficultĂ© de rester seul. * Extrait 08 2’38" [ParenthĂšse musicale. A l’image, un train arrive en gare, freine et siffle. Image de torrent et bruits de l’eau du torrent. Rocky se roule et s’ébroue dans la neige, puis autre saison, c’est l’automne, cimes des arbres aux belles couleurs rousses sursaturĂ©es dans une danse tournante de la camĂ©ra sur fond musical plein d’allĂ©gresse derniĂšre danse de la fin de l’étĂ© ? de l’automne de la vie ? Puis image de Rocky, Ă  l’arrĂȘt, dans la neige, oreilles dressĂ©es...] H Il y a de la difficultĂ© de rester seul [rĂ©pĂšte la voix off][Autre saison, Rocky marche dans l’herbe verte au bord d’un champ labourĂ©]Ce n’est pas l’animal qui est aveugleMais l’homme, aveuglĂ© par la conscienceEst incapable de regarder le mondeCe qui est dehors est-il la vĂ©ritĂ© ? [Rocky semble-t-il au mĂȘme endroit, mais le paysage est maintenant enneigĂ©. Rocky regarde la camĂ©ra] Nous ne le savons que par le regard de l’animalEt Darwin citant BuffonAffirme que le chien est le seul ĂȘtre sur terreQui nous aime plus qu’il ne s’aime lui-mĂȘme * L’OMBRE DE DIEU [ Ombre de femme sur une route enneigĂ©e. La nuit est noire, la route est Ă©clairĂ©e au niveau du sol, phares de voiture, projecteurs, l’ombre noire se dessine longiforme, sur le blanc de la neige] [Ombre d’homme entrant dans le champ] NIETZSCHE ET L’OMBRE DE DIEU Voir la suite IIĂšme partie * F. L’ombre de Dieu !Ne m’appelle pas... [la suite n’est pas distinctement comprĂ©hensible] H. Tout le monde prĂ©fĂšre qu’il n’y ait pas de personne ne le sait [on entend fait » et non pas sait » [...?] F. DĂ©solĂ©e. H. [...?] Non, pas vous Josette. F. ...Rien n’est Ă©puisĂ©,Rien n’était mĂȘme abordĂ© Ă  ce moment de l’ cause mĂȘme...[...][Bruit industriel, Images de fonderie industrielle ? Masse lumineuse, ... en fusion ? Images non stabilisĂ©es de lumiĂšres de phare sur une route ? ][Image de station service, voiture Ă  l’arrĂȘt prĂšs d’un distributeur d’essence. C’est la nuit. Les images ne sont pas nettes. Le dialogue se poursuit entre l’homme et la femme, mais n’est pas distinctement comprĂ©hensible] H. Allez, dĂ©gage sac de puces [Ă  l’adresse du chien Ă  l’arriĂšre de la voiture. L’homme se tient debout devant la portiĂšre arriĂšre ouverte] _ Allez ! [Klaxon] * Extrait 09 2’17" [Images d’intĂ©rieur, le chien se promĂšne dans la maison, son d’émission tĂ©lĂ©] F. Tu habites cette maison depuis longtemps H. Pourquoi tu dis depuis longtemps » ? Tu habites cette maison » ? suffit. F. S’il m’en parle, en mĂȘme temps... [... ?] * LE FACE-A-FACE INVENTE LE LANGAGE LE FACE-A-FACE INVENTE LE LANGAGE La formule de Godard est merveilleusement ramassĂ©e. Mais que sait-on de l’invention du langage ? D’un point de vue palĂ©ontologique, c’est l’Homo habilis, il y a plus de deux millions d’annĂ©es, qui pourrait ĂȘtre le plus ancien prĂ©humain Ă  avoir employĂ© un langage articulĂ©, ce qui ne signifie pas pour autant que cet hominidĂ© ait usĂ© d’un langage comparable au nĂŽtre. On suppose la prĂ©existence d’une proto-langue chantĂ©e par la race de l’homme de NĂ©andertal the singing Neandertal, qui, au niveau de connaissance actuelle, ne possĂ©dait pas de syntaxe. Notons que Godard accrĂ©dite aussi la thĂšse musicale en faisant suivre son aphorisme de Si do rĂ© mi fa sol la si... » La vision rousseauiste de l’origine du langage et son Ă©volution passe aussi par des chants mĂ©lodiques qu’il associe aux passions humaines. Premiers face-Ă -face ! Autre variante de face-Ă -face avancĂ©e pour les Homo erectus, par Michael C. Corballis, de l’universitĂ© d’Auckland la thĂšse d’une origine gestuelle du langage proche de celle employĂ©e par les sourds-muets... ...Pourquoi pas le geste et le chant ? Si do rĂ© mi fa sol la si... » H. Le face Ă  face... [en fond sonore, dialogue en anglais d’un film Ă  la tĂ©lĂ©vision] F. Si... H. le face Ă  face... F. Si... H. le face Ă  face invente le langage. F. Si do rĂ© mi fa sol la si...H. La... [dialogue en anglais du film] H. La...[silence] MIROIR ĐŻIOĐŻIM Comment expliquer cela ? En rĂ©alitĂ©, il est un peu abusif de dire que le miroir Ă©change la gauche et la droite. Certes, lorsque vous levez votre main gauche, votre reflet lĂšve sa main droite »... mais cette main est celle qui est situĂ©e Ă  gauche du miroir, juste en face de votre main gauche. Il s’agit donc bien du reflet de votre main gauche, mais vous aurez tendance Ă  la considĂ©rer comme une main droite » que parce que vous vous imaginez Ă  la place du reflet. encore un mauvais tour de notre Ă©gocentrisme qui s’imagine au centre de l’image, comme au centre du monde. Gauche et droite ont Ă©tĂ© inversĂ©s [dans le miroir] Mais pas le haut et le bas Pourquoi ? [difficile Ă  expliquer, mais effet de nos sens abusĂ©s] [musique] * PAS DE POURQUOI Extrait 10 2’25" [Ce visage de femme Ă  l’écran. Celui de Josette.] F. Voix seule sans fond sonore Lorsqu’il entra dans la chambre Ă  gazUn enfant demanda Ă  sa maman, pourquoi ?Et un SS cria Hier ist kein warum. »Pas de pourquoi ! * H. [voix seule sans fond sonore] Quand je faisais des maths,On nous apprenaitLa courbe de Laurent Schwartz-Dirac, [6] _ Infinie en tous ses points,Sauf en un oĂč elle est nulle. [TĂ©moigne de l’intĂ©rĂȘt de Jean-Luc Godard pour les mathĂ©matiques et les sciences, n’hĂ©sitant pas Ă  tenter de rĂ©sumer ici, un concept trĂšs pointu, extrĂȘmement difficile Ă  rĂ©sumer avec des mots simples.] F. [voix seule] Ou le contraire. H. [voix seule] ...Et de grandes inventions l’infini et le zĂ©ro. F. [voix seule] Les mots, le sexe et la mort. H. [voix seule] Seuls les ĂȘtres libresPeuvent ĂȘtre Ă©trangers les uns des autres,Ils ont une libertĂ© communeMais prĂ©cisĂ©ment, cela les sĂ©pare. [Bruitage, musique, A l’image le chien, la femme est nue] F. Il y a quatre ansVous m’avez donnĂ© l’adresse...Vous avez oubliĂ© ? FAITES EN SORTE QUE JE PUISSE VOUS šPARLER BLANCHOT L’attente l’oubli faites en sorte que je puisse [vous] parler »que la femme reformule plus avant, en persuadez-moi que vous m’entendez » F FaĂźtes en sorte que je puisse vous parler. H. Je dois quoi faire ? [Cris de chien, plaintifs] F. Persuadez-moi que je dois [... ?] H. Je ne dirai presque rien Je cherche la pauvretĂ© dans le langage * Extrait 11 1’51" F. Ou tu vas bordel ? H. Je vais te montrer EVANGILES Dieu rĂ©siste aux orgueilleux mais donne sa grĂące aux humbles » Jacques Godard a Ă©tĂ© Ă©levĂ© dans la confession protestante. F. Il n’a pas pu faire de nous... Il n’a n’as pas pu faire de nous ...des humbles. H. Qui ça ? F. ...Ou pas su ou pas voulu !Alors il a fait de nous des humiliĂ©s ! H. Qui ça ? F. Dieu ! [bruitages stridents et divers] * [hĂ©licoptĂšre Ă  l’image, musique] Victor HUGO Les ChĂątiments Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,La pĂąle mort mĂȘlait les sombres bataillons. » Dans le poĂšme de Viktor Hugo, les deux vers citĂ©s par JLG suivent ceux-ci Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine, ». Dans ton cirque,De bois, de cĂŽteaux, de vallons,La pĂąle mort, MĂȘlĂ©e Ă  des sombres bataillons... * Extrait 12 3’12" [patchwork chaotique de sons et d’images dont il Ă©merge des bribes de dialogue audibles ou inaudibles. A l’image une voiture roule sur une route, phares allumĂ©s, la camĂ©ra est Ă  l’intĂ©rieur. Images de la route ou des cadrans ronds du tableau de bord] [bruitages] H. Je suis Ă  vos ordres leitmotiv [stridences] F. OĂč allez vous ? H. LĂ  oĂč il faut ! F. A KinshasaUn journaliste m’a racontĂ© une histoireA propos de Mao Tse ToungIl voulait savoir ce qu’il pensait de la rĂ©volution de 1789...Ah, un grand silence !Il a rĂ©pondu que c’était trop tĂŽt pour le savoirEt vous savez qu’en russe, camĂ©ra » veut dire prison ? [ bruit dialogue inaudible] La Russie ne fera jamais partie de l’Europe F. Si jamais des Russes deviennent des EuropĂ©ens, ça ne sera plus jamais des Russes. [image de voiture, arrivant au niveau d’un feu rouge signalant des travaux] H. ...J’y suis jamais arrivĂ© passer au vert sans ralentir F. Il y’a qu’à employer une formule d’autrefois Abracadabra, Mao TsĂ© Toung, ChĂ© GuĂ©vara ! * [Bruits stridences] F. Pourquoi vous ĂȘtes lĂ  ? H. Parce qu’il n’y a pas d’autres personnes !...En Afrique il y a quelque chose Ă  voir ?[La camĂ©ra filme alors le couple, nu, dans une scĂšne d’intĂ©rieur, dĂ©ambulant dans un salon. Images tronquĂ©es de troncs, de jambes. L’homme masse les cuisses de la femme. L’homme se rhabille. Visage de la femme, assise. Elle retire des roses du vase sur la table et les sens]_ F. Le silence... il y a mille sons,il y a la guerre,il y a les animaux,le silence arrive...Et puis, ...un autre paysouvre la porte,Il te parle. H. [... ?]Il agit contre la libertĂ© pure. Je parle » sujet. F. ...Faut pas que je reste lĂ  ! H. J’écoute » objet. [silence, image de la femme assise, nue, elle fume une cigarette, prend une rose du vase devant elle et la sent...] H. voix seule Vous avez renoncĂ© Ă  tout...renoncĂ© [...ez, er ?] Ă  la libertĂ© elle-mĂȘme, et tout...[L’homme rit bruyamment] F. Il va falloir qu’on engage un interprĂšte... * Voir aussi Bande son commentĂ©e IIet L’article de * [1] ZoĂ© Bruneau, En attendant Godard, Editions Maurice Nadeau, 2014[4] CrĂ©dit d’aprĂšs Wikipediia bonheur[5] devenu puisque qu’on ne voit rien » dans le film[6] Laurent Schwartz-Dirac 1915-2002, Paris est l’un des grands mathĂ©maticiens français du XXe siĂšcle, le premier Ă  obtenir la mĂ©daille Fields l’équivalent du prix Nobel en mathĂ©matiques, en 1950. Un message, un commentaire ? Ce forum est modĂ©rĂ©. Votre contribution apparaĂźtra aprĂšs validation par un administrateur du site. Ajouter un document JOINDRE UN DOCUMENT facultatif image, audio, vidĂ©o ou texte flv, gif, jpg, mp3, mp4, ogg, pdf, png, webm
.
  • yu1l1b89jr.pages.dev/82
  • yu1l1b89jr.pages.dev/286
  • yu1l1b89jr.pages.dev/225
  • yu1l1b89jr.pages.dev/83
  • yu1l1b89jr.pages.dev/130
  • yu1l1b89jr.pages.dev/117
  • yu1l1b89jr.pages.dev/293
  • yu1l1b89jr.pages.dev/298
  • des voix comme ca hugo en a eu beaucoup